13 mars 2006

Quand des Palestiniens sont tués, les questions ne sont pas posées

Les cinq questions que tout étudiant en première année de journalisme se récite dans son sommeil (quoi, quand, où, qui et pourquoi) ne semblent pas s'appliquer quand des Palestiniens se font tuer.

Une étude récente consacrée à la couverture de l'Intifada par les médias montre que lorsque des Palestiniens sont tués, les médias israéliens se fondent quasi exclusivement sur la version des faits que donne l'armée.

On cite des porte-parole de l'armée, souvent nommés "officiers de sécurité de haut rang", et il est rare que leurs versions soient confrontées à celles des Palestiniens, ou qu'une enquête indépendante soit réalisée pour vérifier leur exactitude.

Depuis le début de l'intifada en septembre 2000, plus de 3 300 Palestiniens ont été tués. L'association "Keshev" ("écoute" en hébreu), dirigée par l'écrivain David Grossman et par le Dr Daniel Dor du département communication de l'université de Tel-Aviv), a étudié les méthodes journalistiques pour 22 cas qui se sont produits en décembre 2005. Les médias qui ont fait l'objet de cette étude sont les trois grandes chaînes de télévision (1,2 et 10) et les trois principaux quotidiens (Yediot Aharonot, Ma'ariv et Ha'aretz).

Au total, 135 reportages ont été étudiés. Sur 48 reportages consacrés à des Palestiniens tués suite à des tirs de l'armée, seuls 8 ont donné des informations autres que celles fournies par l'armée, et un seul a donné une autre version d'un assassinat ciblé. Comme il est d'usage, les médias ont rapporté deux fois plus d'informations sur des opérations d'assassinats ciblés (planifiés et visant une personne bien définie) que sur la mort de Palestiniens au cours d'autres opérations militaires. Pour certains des incidents définis comme "assassinats", le fait que des Palestiniens aient été tués n'a été mentionné que plus loin dans l'article ou le reportage.

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