Elle naît dans une famille éminente de la droite révisionniste. Son père, Eitan Livni, fut le chef des opérations de l'Irgoun, organisation clandestine juive qui forme le fer de lance de la lutte contre les Britanniques, qui perpétra notamment l'attentat contre l'hôtel King David en 1946. Proche de Menahem Begin, qui deviendra plus tard le chef du nouveau parti de droite, le Likoud, Eitan Livni est un fidèle de la pensée de Zeev Jabotinsky, qui revendique les deux rives du Jourdain. Ses parents sont l'un des premiers couples à se marier dans le nouvel État d'Israël, le lendemain de sa création le 15 mai 1948. Tzipi Livni est une sabra, née en Israël, au pedigree impeccable de fille de héros, même si son père appartient à un courant politique longtemps marginalisé par le fondateur de l'État, David Ben Gourion, et le tout-puissant Parti travailliste de l'époque.
Elle sert au Mossad entre 1980 et 1984, notamment à Paris, dans un poste dont les détails sont encore classifiés, mais où son sang-froid et son intelligence furent appréciés. Elle quitte pourtant cette carrière pour devenir avocate d'affaires, et se marie.
Le coma d'Ariel Sharon a laissé pendante la question de la profondeur de son revirement politique. Chez Tzipi Livni, le cheminement vers le centre est plus clair.
Elle a choisi : plutôt que s'obstiner à dessiner les frontières du Grand Israël biblique, mieux vaut accepter de céder une partie de la terre revendiquée par la droite sioniste, si c'est pour sauvegarder ce qui est à ses yeux l'essentiel : un État juif et démocratique.
Tzipi Livni, favorite pour prendre la tête de Kadima, Libération
Tzipi Livni et Shaul Mofaz sont tous les deux issus du Likoud, mais alors que la ministre des Affaires étrangères est considérée comme une pragmatique, l’ancien chef d’état-major s’est forgé une réputation d’adepte de la manière forte, notamment avec les Palestiniens. Il a ainsi écrasé la deuxième Intifada en lançant notamment l’opération «Rempart» en Cisjordanie, en 2002. Sa campagne pour les primaires était axée sur le thème de la sécurité et ses positions politiques sont souvent considérées comme très proches de celles du Likoud. Tzipi Livni, en revanche, née dans une famille de droite nationaliste, est passée du rêve du «Grand Israël» à la défense de la création d’un Etat palestinien, au nom du réalisme politique, tout en prônant la poursuite de la lutte antiterroriste et l’isolement du Hamas.
Tzipi Livni, femme de tête, Le JDD
Avant de rejoindre le parti centriste Kadima, créé par et pour Ariel Sharon, qui a sombré dans le coma en janvier 2006, Livni était elle aussi membre du Likoud et avait l'oreille de Sharon. Elle n'a pas hésité à le suivre en 2005. Fidèle à Olmert au moment où lui aussi franchissait le pas vers Kadima, elle s'est désolidarisée de l'ancien maire de Jérusalem à l'occasion de la "deuxième guerre du Liban" à l'été 2006.
Tzipi Livni a grandi dans une famille de sionistes purs et durs. Son père, Eitan, a été l'un des dirigeants de l'Irgoun, un mouvement armé clandestin hostile au partage de la Palestine. Après avoir épousé la cause, elle a renoncé à cette vision. "Je suis arrivée à la conclusion douloureuse que s'il me fallait choisir entre un Grand Israël et un Israël qui continue d'être juif et démocratique, je devrais choisir cette dernière option", a-t-elle expliqué. Mariée et mère de deux enfants, Tzipi Livni n'a embrassé la carrière politique qu'il y a dix ans. Auparavant, elle a travaillé pour les services secrets israéliens. Officiellement en tant que conseillère juridique, officieusement comme "traqueuse" d'activistes palestiniens en dehors de frontières de l'Etat hébreu. Elle s'est ensuite consacrée à une carrière de juriste spécialisée en droit des affaires. Elle est dorénavant la potentielle 14e chef du gouvernement de l'Etat hébreu et la deuxième femme à accéder à cette fonction. A moins que des élections anticipées, où le leader du Likoud Benjamin Netanyahu fait figure de grand favori, ne vienne briser le rêve de Livni.
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