À l'occasion du voyage du Président de la république française au Rwanda, la Fabrique de l'Histoire diffuse ce vendredi une balade documentaire enregistrée à l'occasion du quinzième anniversaire du déclenchement du génocide des Tutsis au Rwanda.Sélection bibliographique :
En compagnie de l'historienne Hélène Dumas, nous cheminons aux alentours de Kigali, sur la commune de Shyorongi, qui a connu ne nombreux massacres pendant le printemps 1994. Nous y croisons Joséphine, veuve, dont l'enclos funéraire dans lequel est enterrée sa famille vient d'être forcé par des voisins.
Dans un paysage verdoyant et tranquille, le souvenir des massacres surgit de la bouche des survivants ou des historiens, rappelant l'ampleur du génocide.
La Fabrique de l'Histoire
• GOUTEUX Jean-Paul, Un génocide secret d'État - La France et le Rwanda 1990-1997, Éditions Sociales, 1998 et L'esprit frappeur, 2009 [La nuit rwandaise].
• VERSCHAVE François-Xavier et CORET Laure (sous la direction de), L'horreur qui nous prend au visage - L'État français et le génocide au Rwanda, Karthala, 2005 [BooksGoogle - Survie - Télécharger].
Par respect pour les victimes du génocide rwandais, organisé avec la complicité du gouvernement Mitterrand et des médias dominants, on peut se dispenser de lire les journalistes qui ont nié, ignoré ou déformé l'événement, mais qui ont publié, souvent longtemps après, des récits-spectacles destinés à mettre en valeur leur ego. Liste non exhaustive de ces charognards : Florence Aubenas, Laure de Vulpian, Jean Hatzfeld... [1]
Lire aussi :
Dossier documentaire & Bibliographie Rwanda, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Afrique, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Aide humanitaire - Colonialisme humanitaire, Monde en Question.
[1] Note du 02/03/2010.
Les livres de Jean Hatzfeld bénéficient d'une excellente couverture médiatique car, fondés sur une approche compassionnelle du génocide, ils permettent d'évacuer les responsabilités politiques des gouvernements français et rwandais. Ainsi l'auteur prétend que le génocide rwandais serait la conséquence de «la pureté satanique de la malfaisance» inhérente à la condition humaine... C'est ce discours moralisateur, à la mode dans les médias dominants, que je dénonce au risque de choquer.
Jean Hatzfeld, dans une interview accordé au Monde 2, avoue avoir réalisé un travail littéraire et s'être fait l'intercesseur des rescapés pour résoudre son problème personnel : le mot génocide était tabou dans sa famille. Ses récits Dans le nu de la vie, Une saison de machettes et La stratégie des antilopes, auquel je fais référence implicitement, sont parus au Seuil dans la collection Fiction et Cie.
Le qualificatif charognard, qui a choqué certains lecteurs, fait référence explicitement à ce que Jean Hatzfeld écrivait dans L'Air de la guerre «la guerre est un espace de liberté extraordinaire» ; aux critiques qui disent que «à force de travailler la langue puissamment poétique de ses témoins rwandais, Jean Hatzfeld bâtit une œuvre» ; et implicitement au roman de Joëlle GARDES Le charognard, Editions du Rocher, 2007 [La Presse Littéraire - NouvelObs - Paris-Sorbonne].
Le Grand Ecrivain, pour nourrir ses fictions, pillait dans la vie de ceux et celles qu'il manipulait, trompait, exploitait, méprisait après les avoir subjugués, la matière de ses romans.Lire aussi :
NouvelObs
• COQUIO Catherine, Guerre coloniale française et génocide rwandais : implication et négation, PressAfrique.
• SAINT-EXUPÉRY Patrick de, L'Inavouable - La France au Rwanda, Les Arènes, 2004 [Introduction].
En Afrique, la France se bat depuis cinquante ans pour conserver son empire. La décolonisation n'a pas été une rupture, juste une étape. Avec le temps, nos dirigeants ont simplement privilégié l'ombre, perfectionnant certaines techniques forgées durant les guerres coloniales : les opérations secrètes, l'enseignement de la "guerre révolutionnaire", cette doctrine de manipulation des foules...
Au Rwanda, notre politique fut une réussite. Techniquement - je veux dire si l'on se débarrasse de ces concepts encombrants que sont le bien et le mal, l'humain et l'inhumain, l'acceptable et l'inadmissible -, nous fûmes au sommet. La mystification est une figure de la guerre. Nous la pratiquâmes avec une maîtrise qui glace le sang. Des soldats de notre pays ont formé, sur ordre, les tueurs du troisième génocide du XXe siècle. Nous leur avons donné des armes, une doctrine, un blanc-seing.
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