Aussi loin du catastrophisme ambiant («Tout va disparaître») que de l'angélisme bêtifiant («On en a vu d'autres»), André Schiffrin, dans ce nouveau livre, trace des pistes pour sauvegarder l'indépendance de l'édition, de la librairie, du cinéma et de la presse. Il ne se contente pas de faire un triste état des lieux: s'inspirant de tentatives qui ont réussi, d'Oslo à Paris, du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) à Minneapolis (Minnesota), il propose des solutions, simples ou sophistiquées, qui ont en commun de pouvoir être appliquées dès demain sans ruiner les finances publiques. Toutes ces solutions, Schiffrin le souligne, nécessitent des décisions politiques mais pas nécessairement gouvernementales : les municipalités, les régions, les États en Amérique ont un rôle important à jouer, qui peut partout contrebalancer les néolibéralismes nationaux.Lire aussi :
Ce livre, écrit par un homme qui a derrière lui un bon demi-siècle dans l'édition indépendante, est une incitation lucide et optimiste à prendre conscience que nous ne sommes ni impuissants ni condamnés à la seule consommation de best-sellers, de journaux misérablement asservis ou de séries télévisées ineptes. L'Argent va-t-il l'emporter sur les Mots ? La réponse, nous dit Schiffrin, dépend de chacun de nous.
SCHIFFRIN André, L'argent et les mots, La Fabrique, 2010 [Blog à part - Du grain à moudre - l'Humanité - La Brèche - Le Fil Rouge - Le Littéraire - Le Monde - NouvelObs - Politis - RTBF - Tournezlespages's].
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