L'hystérie actuelle qui engloutit le parti travailliste britannique se base sur deux prémisses interdépendantes, quoique discrètes : l'antisémitisme dans la société britannique en général et au sein du parti travailliste en particulier a atteint des proportions critiques. Si aucune de ces prémisses ne peut être admise, alors cette hystérie est une pure fabrication. En réalité, aucun élément de preuve n'a été fourni pour étayer l'une ou l'autre ; au contraire, toutes les preuves vont dans la direction opposée. La conclusion rationnelle est que tout ce brouhaha n'est qu'une mystification calculée - oserons-nous dire un complot ? - visant à chasser de la vie publique britannique Jeremy Corbyn et la politique de gauche attachée à des principes qu'il représente. Mais même si les allégations à son encontre étaient vraies, la solution ne serait pas de limiter la liberté de penser au sein du parti travailliste. À son apogée, la tradition de la gauche libérale a attaché une valeur unique et primordiale à la Vérité ; mais la vérité ne peut pas être connue si les dissidents, si odieux qu'ils soient, sont réduits au silence. Du fait de l'histoire lourde de l'antisémitisme, d'une part, et de sa manipulation éhontée par les élites juives, d'autre part, une appréciation objective et sans parti pris peut sembler irréalisable. Mais il faut tout de même essayer. Sinon, la perspective d'une victoire historique de la gauche pourrait être sabotée, car jusqu'à présent, les partisans de Corbyn, que ce soit par crainte, calcul ou souci du politiquement correct, n'osent pas désigner le mal qui se trame par son nom.
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Même si l'étude du RPJ pouvait résister à un examen sérieux, elle ne prouverait toujours pas que l'antisémitisme menace les Juifs britanniques. Face au spectacle nauséabond et incessant du nombrilisme solipsiste et narcissique et de l'auto-apitoiement, un examen objectif de la situation s'impose. Si les stéréotypes populaires étaient représentés sur un spectre allant de l'inoffensif au malveillant, la plupart des stéréotypes antisémites seraient proches de l'inoffensif, alors que les stéréotypes touchant les minorités véritablement opprimées se retrouveraient à l'extrémité opposée. Oui, les Juifs doivent subir la réputation d'être radins, arrivistes et claniques –mais les musulmans sont catalogués comme des terroristes et des misogynes, les Noirs sont méprisés comme des fainéants chroniques et génétiquement stupides, et les Roms sont honnis comme de vils mendiants et voleurs. Les Juifs ne subissent pas non plus les maux subis par la véritable oppression. Combien de Juifs, en tant que Juifs, se sont vu refuser un emploi ou un appartement ? Combien de Juifs ont été abattus par la police ou jetés en prison ? Alors qu'être noir ou musulman ferme les portes, être Juif les ouvre.
Lire l'intégralité de l'article : Réseau International.
Lire aussi :
• Norman FINKELSTEIN, L'industrie de l'Holocauste, La Fabrique, 2001 [Texte en ligne].
• Norman FINKELSTEIN, Tuer l'espoir, Aden, 2003 [Texte en ligne].
• Dossier documentaire Propagande, Monde en Question.
• Dossier documentaire Sionisme, Monde en Question.
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