10 mars 2009

Films israéliens

Le 31e Cinéma du réel programme l'iconoclaste film israélien "Diffamation", AFP-Yahoo! Actualités.
Pour sa 31e édition, le festival international de documentaires Cinéma du réel montre, au Centre Pompidou à Paris, des films inédits et iconoclastes, à l'instar de "Diffamation" de l'Israélien Yoav Shamir, en compétition parmi une vingtaine d'oeuvres du monde entier.

Yoav Shamir, qui rencontrera le public à l'issue de la projection, tente d'y répondre à une question simple : "Qu'est-ce que l'antisémitisme aujourd'hui ?".

Bien qu'évoqué quotidiennement dans les débats politiques et les colonnes des journaux en Israël, affirme-t-il en préambule, l'antisémitisme demeure flou pour un jeune homme qui comme lui, est né et a grandi dans l'Etat juif.

Sur un ton irrévérencieux, Shamir mène une enquête sérieuse qui le mène notamment aux Etats-Unis au sein d'une organisation, la Ligue Antidiffamation (Anti defamation league), qui collecte et diffuse des statistiques sur les actes antisémites à travers le monde.

Il interroge aussi l'historien Norman Finkelstein, fils de survivants du ghetto de Varsovie et auteur d'un livre polémique "L'industrie de l'Holocauste", qui dénonce une instrumentalisation de la Shoah par les organisations juives américaines.

L'antisémitisme est-il un fléau endémique qui, aujourd'hui comme hier, peut mener insidieusement "du mot raciste au génocide" comme le dit l'ADL ? Peut-on préserver la mémoire de l'Holocauste sans entretenir dans la communauté juive un sentiment de victimisation, une certaine paranoïa, voire une insensibilité aux souffrances de l'autre ? Ou encore, peut-on critiquer la politique d'Israël vis-à-vis des Palestiniens sans être traité d'antisémite par de puissants lobbies de droite ?

Ces questions iconoclastes et bien d'autres sont au coeur de "Diffamation", dont les séquences les plus fortes montrent des lycéens israéliens en voyage d'études dans les vestiges de camps de la mort en Pologne.

Les enseignants et surtout l'agent des services secrets israéliens qui les accompagnent les mettent en garde contre tout contact avec une population locale qui "hait encore les juifs" et pourrait leur faire du mal, leur dit-on.

"En Israël, on fait en sorte que ces jeunes portent en eux le traumatisme de la Shoah. Dans le film, une adolescente dit «Je veux ressentir ce que ma grand-mère a vécu» et je trouve cela très triste", affirme Yoav Shamir dans un entretien à l'AFP.

"Israël est un pays magnifique, c'est mon pays et je veux y vivre, mais j'ai peur qu'il ne s'isole du monde, à force d'être régi par la peur", poursuit-il.

"J'espère que mon film ouvrira les yeux à certains, qu'il créera un débat".

Lire aussi :
• Defamation, Centre Pompidou
• Defamation (Diffamation), Cinéma du réel

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