18 juillet 2009

Avigdor Lieberman "Persona non grata"


La carrière de diplomate d'Avigdor Lieberman pourrait tourner court. Le très controversé ministre israélien des Affaires étrangères risque d'être poussé vers la porte de sortie. Après plusieurs années d'investigations, une équipe spéciale de policiers a remis cette semaine un dossier présenté comme accablant au procureur général Menahem Mazouz.

Selon la radio militaire, citant des hauts responsables de la police, les enquêteurs disposent de «suffisamment de preuves» pour recommander l'inculpation d'Avigdor Lieberman pour fraude, abus de confiance et blanchiment d'argent. [...] Il apparaîtrait notamment qu'Avigdor Lieberman aurait créé une «chaîne de sociétés», dont certaines seraient totalement fictives, notamment à Chypre avec l'aide d'hommes d'affaires russes et autrichiens, ont précisé la radio militaire et le Yédiot Aharonot, quotidien à grand triage. Ce dispositif aurait permis à Avigdor Lieberman de «blanchir» d'importantes sommes d'argent qui auraient ensuite «atterri dans sa poche».

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L'enjeu est important : cette formation a réalisé une percée aux législatives de février si bien que Benyamin Nétanyahou, le chef du gouvernement, s'est vu contraint, pour constituer une majorité, de céder aux exigences de son encombrant allié en lui accordant un «grand ministère».

Cette décision n'a apparemment pas été des plus judicieuses pour l'image de marque d'Israël à l'étranger. En raison des accusations de racisme anti-arabe lancées contre lui, le ministre des Affaires étrangères est devenu pratiquement persona non grata dans une bonne partie du monde. Cet «isolement» diplomatique est tel qu'Avigdor Lieberman en a lui même tiré les conclusions en affirmant récemment qu'il ne se sentait pas en droit de négocier le sort des colonies israéliennes de Cisjordanie avec George Mitchell, l'émissaire spécial de Barack Obama au Moyen-Orient, en raison d'un «conflit d'intérêts» - dû au fait qu'il habite l'une de ces colonies.

Le Figaro

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