Le XXIème congrès international des sciences historiques, rendez-vous quinquennal des historiens du monde entier, s'est tenu la semaine dernière à Amsterdam.
Un des thèmes principaux qui y a été abordé est celui des empires. On y a parlé des empires finissants, des empires coloniaux et de la mondialisation que la projection de l'Europe hors de ses frontières avait produite.
Comment naît un empire ?
Gilles Veinstein, titulaire de la chaire d'histoire turque et ottomane au Collège de France depuis 1999, nous explique comment ces "beys de la frontière", souverains d'un territoire périphérique à l'Islam de l'époque, frontaliers de l'empire byzantin finissant, se sont transformés, dès le XIV ème siècle, en fondateurs d'empire.
Une fois Constantinople conquise, ils ont d'ailleurs fait de cette ville leur capitale alors qu'ils auraient pu la détruite ou la marginaliser. Ils ont d'ailleurs endossé la succession des Césars tout en revendiquant progressivement le titre de protecteurs des lieux saints de l'Islam.
La Fabrique de l'Histoire
Comment et par qui un empire est-il dirigé ?
Alors que les discussions du XXI ème congrès international des sciences historiques d'Amsterdam sur les empires se sont à peine terminées, la Fabrique lance le débat sur les élites d'Empire.
Quelles relations les élites impériales entretiennent-elles avec les élites autochtones ? Quelle place revient aux privilèges de la naissance ou à la méritocratie dès lors qu'il s'agit de diriger un territoire conquis, nouvellement entré dans l'empire ?
En prenant à la fois l'exemple de l'empire napoléonien et des empires coloniaux, nous tentons de définir quelques problématiques communes liées à la formation et au recrutement de ces élites qui doivent maintenir l'influence impériale loin de la métropole tout en comprenant les besoins d'autonomie et d'expression particulière des territoires qu'ils gouvernent.
La Fabrique de l'Histoire
La fin de l'empire romain, qui a tant obsédé l'Europe depuis le XVIII ème siècle, n'a pas toujours été vue comme une chute. Au Moyen-Age au contraire, les penseurs des histoires universelles, chargés de raconter l'histoire du monde, plaidaient à toute force pour une continuité entre l'empire romain, celui de Charlemagne et le Saint Empire Romain Germanique.
Plus tard, à l'époque moderne, des fondateurs d'empire, tels les souverains espagnols ne se considéraient comme tels qu'en tant que successeurs de Charles Quint , lui même porteur de la qualité impériale romaine.
Le thème de la chute des empires s'est curieusement popularisé au XIX ème siècle, alors même que de nouveaux types d'empires se créaient : les empires coloniaux. Et que l'on se demandait ce qui, de la forme impériale et de la forme nationale, servait le mieux les intérêts des peuples.
La Fabrique de l'Histoire
Table ronde : Géopolitique des congrès d'histoire
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