10 juillet 2009
Bercy soutient la finance islamique
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a annoncé jeudi qu'une réforme législative destinée à permettre les émissions de "sukuk" (obligations islamiques) serait mise en place à l'automne.
A la différence d'une obligation, le sukuk est adossé à un actif permettant de rémunérer le placement en contournant le principe de l'intérêt.
En outre, le ministère des Finances "publiera d'ici la fin du mois une nouvelle instruction fiscale pour permettre le développement de nouveaux produits Ijarah et Istinah", a indiqué Mme Lagarde dans une intervention vidéo diffusée dans le cadre du forum financier Paris Europlace. La ministre accompagnait en effet le Premier ministre pour une visite en Irak.
Depuis deux ans, la ministre n'a pas ménagé ses efforts pour développer la finance islamique en France. Des adaptations de la fiscalité et du régime de la fiducie ont notamment été réalisées pour éviter que les montages financiers conformes à la loi islamique ne génèrent des surcoûts qui les rendent inattractifs.
L'enjeu est notamment d'attirer les investisseurs du Golfe, plutôt tournés vers Londres, afin qu'ils contribuent au financement de l'économie française.
L'"Ijara" s'apparente au crédit-bail. L'acheteur qui souhaite acquérir un bien le loue, s'acquitte d'un loyer, et le rachète éventuellement au terme du contrat. L'"Istinah" consiste à faire financer la production d'un bien par l'acheteur. L'acheteur fournit le capital, le vendeur produit le bien et le livre à une date ultérieure.
Malgré ces aménagements, la création de deux diplômes de finance islamique, à Strasbourg et Paris (Université Paris-Dauphine) et le relatif discrédit de la finance conventionnelle en cette période de crise, la finance islamique peine à décoller en France, les montants investis selon les principes de la charia restant marginaux.
Le seul fonds de placement islamique de France qui existait en France, créé il y a un an à la Réunion par la Banque française commerciale, une filiale de la Société Générale, a même été fermé début avril et ses souscripteurs remboursés en raison d'un rendement insuffisant.
AFP-Les Echos
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