2 juillet 2009

Sans-papiers

Alors que le PCF lance une croisade contre les musulmanes et que la CGT fait la chasse aux travailleurs sans-papiers, ce qui donne du grain à moudre à Marine Le Pen, il est utile de s'interroger sur la question des sans-papiers [1].

Cimade, Votre voisin n’a pas de papiers - Parole d'étrangers, La Fabrique, 2005
Forte de son expérience, la Cimade a décidé de réaliser ce livre destiné avant tout à donner la parole à celles et ceux qu’elle accueille tous les jours. Ils nous racontent leurs difficultés, leurs espoirs, leurs déconvenues, et souvent leur désespoir.
Ces personnes sont des étrangers que nous croisons tous les jours. Ils sont nos voisins, vivent à nos côtés, travaillent dans nos villes sans que nous soupçonnions les difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne quand il s’agit pour eux de faire valoir leurs droits. Pourtant, tous les jours, la presse, la radio, la télévision nous parlent de ces hommes et de ces femmes, soit en s’apitoyant sur leur sort, soit pour affirmer qu’ils posent des «problèmes».

Article11
HNS-info
Spectacle, Votre voisin n’a pas de papier, Assez d' Humiliation ! - PDF

Miguel BENASAYAG, Angélique DEL REY et des militants de RESF, La chasse aux enfants - L'effet miroir de l’expulsion des sans-papiers, La Découverte, 2008
Cet ouvrage est un signal d’alarme lancé par les philosophes Miguel Benasayag et Angélique del Rey, et des membres du Réseau Éducation sans frontières (RESF), confrontés quotidiennement à la réalité de la traque des sans-papiers et de leurs enfants scolarisés en France. Il montre que la politique discriminatoire dont ces derniers sont l’objet a des conséquences beaucoup plus profondes qu’il n’y paraît, puisque c’est la société tout entière qui est traumatisée quand elle est amputée de certains de ses membres : les violences faites aux migrants étant des atteintes à ce qu’ils sont et non à ce qu’ils font, elles provoquent de profonds chocs psychologiques.

Cela vaut en particulier pour les camarades de classe des « enfants chassés », confrontés à d’insupportables contradictions quand les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité sont bafouées au nom d’une certaine conception de l’ordre et de la tranquillité sociale, lorsque des enseignants, des responsables d’établissements ou des parents doivent s’opposer ouvertement aux agents de la force publique qui procèdent aux arrestations ou aux expulsions, quand l’autorité scolaire ou parentale doit contredire une autorité censée assurer la sécurité de tous.

Nourri de nombreux témoignages sur les violences de la « chasse aux enfants » et l’engagement de militants de RESF, ce livre montre que cet engagement au nom de la solidarité active, maintenant pénalisée, relève, au-delà de la conscience morale, beaucoup plus fondamentalement de la possibilité réelle de vivre ensemble.

Article11
La vie des idées
Réseau Education Sans Frontières

Collectif, Feu au centre de rétention - Des sans-papiers témoignent, Libertalia, 2008
Au cours des six mois qui ont précédé l’incendie du centre de rétention de Vincennes, le 22 juin 2008, les migrants « retenus » ont multiplié les actes de résistance, refusant de manger, d’être comptés, déchirant leurs cartes, brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de luttes collectives durant lesquels nous n’avons cessé de leur téléphoner et de recueillir le récit de leurs révoltes.

Alors que Brice Hortefeux vient d’annoncer la réouverture du centre de rétention quelques mois seulement après l’incendie, la lecture des témoignages des ex-retenus est plus que nécessaire.

Au fil des pages, il apparaît clairement que l’incendie de Vincennes et la révolte des enfermés étaient inévitables. Le décès d’un retenu tunisien le 21 juin, à qui l’administration refusait les soins appropriés, a été l’élément déclencheur. Ce que les sans-papiers de Vincennes nous disent pourrait tout aussi bien avoir été recueilli ailleurs, dans l’un des nombreux camps d’internement pour migrants érigés par les pays riches afin de contrôler les mouvements des populations pour mieux les exploiter. 
À la suite de la révolte collective qui a abouti à la destruction de cette prison spéciale pour étrangers, six personnes ont été interpellées. Elles sont aujourd’hui détenues à Fresnes et à Fleury-Mérogis, dans l’attente de leur jugement. Les bénéfices de ce livre seront entièrement consacrés à leur défense.

Article11
LMSI (Première partie)
LMSI (Deuxième partie)

Lire aussi :
• Bibliographie Colonialisme, Monde en Question.
• Bibliographie Immigration, Monde en Question.
• Bibliographie Racisme, Monde en Question.

[1] Revue de presse :
• 24/06/2006, «Ils sont rentrés et ont balancé les lacrymo», Libération
• 24/06/2006, La CGT évacue de force les sans-papiers, Rue89
• 25/06/2006, «Maintenant, ce sera les CRS ou les papiers», Libération
• 25/06/2006, Très dur avec les faibles, si doux avec les puissants - Honte à toi, camarade cégétiste !, Article11
• 26/06/2006, Sans-papiers : en plein Paris, la rue pour dortoir, Rue89
• 29/06/2006, Pour ceusses - les naïfs… - qui nourriraient encore quelques illusions sur la CGT, Article11

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