La période qui suit Mai 68 a permis à un groupe de militants se réclamant du trotskysme de sortir de la confidentialité. Sans négliger les témoignages des militants, mais en s’appuyant sur les publications et les textes internes de la LCR, sur les rapports des officiers des renseignements généraux, ce livre étudie les efforts de ce groupe pour s’implanter dans la société française. Ces militants apparaissent tout d’abord plus guévaristes que trotskystes. Mais la dissolution de la LC, le 21 juin 1973, semble mettre un terme aux tentations militaristes. Les pratiques politiques classiques l’emportent : participation aux élections, intervention dans les syndicats ouvriers. Les nouveaux secteurs de radicalisation ne sont pas oubliés : appelés du contingent, homosexuels, femmes, etc., avec des conséquences en retour sur les militants. Le petit parti se dote d’une infrastructure matérielle et augmente le nombre de ses permanents. Il tente aussi d’organiser le débat en son sein, par le biais des tendances. Dans quelle mesure ces militants sont-ils restés fidèles au communisme originel dont ils se réclamaient ? Finalement la tentative de créer une organisation puissante sur des bases anciennes - le bolchevisme - a échoué. Mais de nombreux jeunes ont participé à cette aventure, la Ligue aura été un lieu d’apprentissage, de socialisation pour cette fraction de la génération de 1968.
Jean-Paul SALLES, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981) - Instrument du Grand Soir ou lieu d'apprentissage ?, Presses universitaires de Rennes, 2005 [Texte en ligne].
Lire aussi :
• Dossier documentaire Trotskysme, Monde en Question.
• Index Politique, Monde en Question.
• Veille informationnelle Géopolitique, Monde en Question.
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