23 octobre 2008

Fillon affronte sa majorité à propos de la prime transport (2)

Les médias dominants, qui dramatisent le feuilleton de la crise financière pour nous faire accepter les décisions en faveur des banques et des entreprises, ne s'intéressent guère aux affaires sociales comme celle de la prime transport.

Les quotidiens se contentent, comme souvent, de reprendre quasi tel que (technique du copier-coller) les dépêches d'agence, en partie publiées par Yahoo! Actualités.

Au lecteur de juger quel média rend mieux compte de cet événement dans ses multiples dimensions (économique, politique et sociale) et dans le contexte de la crise financière américaine et mondiale.

François Fillon ne veut pas abandonner la prime transport, Le Monde avec AFP | 22.10.08 | 07h43 • Mis à jour le 22.10.08 | 15h53
François Fillon a annoncé, mercredi 22 octobre, aux parlementaires de la majorité sa volonté de mettre en place la prime transport, malgré le vote de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

"La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. (...) C'est pour cela que nous voulons que l'aide au transport soit mise en place", a déclaré le premier ministre lors d'un discours à Matignon. "Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement", a-t-il souligné.

Les députés ont décidé, mardi, en commission des affaires sociales de supprimer l'article du projet de budget 2009 pour la Sécurité sociale instaurant la prime transport annoncée par le gouvernement. Tourefois, cette décision doit encore faire l'objet d'un vote en séance publique lors de l'examen, la semaine prochaine, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

L'aide au transport pour les trajet domicile-travail, incluse par le gouvernement dans le PLFSS, s'articule en deux volets : l'extension de la prise en charge obligatoire de 50 % des titres de transports collectifs, actuellement en vigueur en Ile-de-France, et la prise en charge facultative des frais d'utilisation d'un véhicule personnel, dans la limite de 200 euros par an.

"Le dispositif proposé ne se justifie pas ou plus, en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé", peut-on lire dans l'amendement du président UMP de la commission, Pierre Méhaignerie, et du rapporteur du budget de la "Sécu", Yves Bur (UMP). Dans un amendement identique, le député Dominique Tian dénonce "une nouvelle taxe qui frappe l'appareil productif dans un contexte de crise financière systémique, de récession au sein de l'économie réelle et de poussée de l'inflation qui obère le pouvoir d'achat".


Les députés taclent la prime transport, France Info avec agences - 22 OCTOBRE 2008 07:55
C’était l’une des annonces phare du gouvernement. La prime transport a été supprimée du projet de de budget 2009 pour la Sécu. Un trait de plume tiré par les députés en commission des Affaires sociales. Mais la mesure a encore une chance de revenir via le vote en séance.

Les permanences des députés risquent de voir défiler du monde dans les prochains jours. La suppression de la prime transport hier en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a en effet peu de chance d’être populaire.
Plus exactement, c’est l’article qui l’instaure qui a été rayé du projet de loi de budget pour la Sécu. C’était pourtant l’une des mesures sociales phares du gouvernement. Une surprise qui ne doit rien au hasard.

Les explications de Cécile Aspe. (0'51")

Un mauvais coup, pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière. (0'45")

Une étape, pour Jean-Eudes Dumesnil-Dubuisson, secrétaire général de la CGPME. (0'32")

Si les opposants à la prime transports, qui se recrutent dans les rangs du Medef et de la CGPME, les deux principaux syndicats du patronat français, estiment avoir remporté une victoire, ils sont encore loin d’avoir gagné la guerre de la prime transport.
Car déjà en commission, le débat a été âpre. Il devrait l’être plus encore la semaine prochaine, lors de la discussion du projet en séance publique du projet de loi de financement de la sécurité sociale. La prime transport pourrait bien alors revenir dans le texte par la voie d’un amendement. Ses partisans y comptent bien.

Benoît Apparu, député UMP de la Marne, espère bien voir la prime transport revenir. (0'34")

L’aide au transport pour les trajets domicile-travail, incluse par le gouvernement dans le PLFSS, s’articule en deux volets : l’extension de la prise en charge obligatoire de 50% des titres de transports collectifs, actuellement en vigueur en Ile-de-France, et la prise en charge facultative des frais d’utilisation d’un véhicule personnel, dans la limite de 200 euros par an.
Ses opposants estiment qu’avec la baisse des prix du pétrole, elle ne se justifie pas et qu’elle risque d’handicaper les entreprises.


La prime transport enterrée par les députés ?, France Info 22 OCTOBRE 2008 09:20
La "prime transport", réclamée à corps et à cri par l’opposition, est retoquée par les députés. Martine Aubry, invitée ce matin sur notre antenne, fustige l’abandon d’une énième promesse présidentielle, après celle du pouvoir d’achat et de la France des propriétaires. Mais Frédéric Lefèbvre, porte-parole de l’UMP, déclare ce matin que cette prime doit être rétablie, sur i-télé . Quant à Hervé Morin, le ministre de la Défense, il estime qu’il faut laisser du temps au temps : "on a un mois pour voir".

Autre sujet, le projet de loi sur l’avenir de l’audiovisuel public et notamment son financement est présenté aujourd’hui en conseil des Ministres. Et François Hollande ne décolère pas. “C’est le début de la fin de l’audiovisuel public” ! déclare-t-il.

Les explications de Marie-Eve Malouines, chef du service politique (2'14")


Les députés UMP rejettent la prime de transport : même quelques euros, c'est encore trop, Lutte Ouvrière Hebdo mise en ligne le 22 octobre 2008 à 11:52
Le 22 octobre, en commission des Affaires sociales de l'Assemblée, les députés de la majorité ont décidé de supprimer la prime de transport annoncée en juin par le gouvernement. Il s'agissait d'étendre la prise en charge par les entreprises, obligatoire et à hauteur de 50 %, des titres de transports collectifs, comme c'est déjà le cas en Ile-de-France, et la prise en charge, partielle et facultative, des frais d'utilisation de son véhicule personnel.

Ces gens-là, qui se prétendent les représentants de la population, trouvent excessif que les travailleurs, qui ont besoin de leur voiture pour se rendre au travail, puissent toucher quelques euros de compensation par mois. Pour se justifier, ils invoquent le fait que le prix du pétrole a baissé.

Les prix des carburants sont pourtant loin d'avoir retrouvé leurs niveaux d'avant la dernière flambée. Quant aux tarifs des transports en commun, ils n'ont jamais baissé !

La décision des députés de l'UMP a été immédiatement saluée par des représentants du patronat, confirmant, si besoin était, la complicité des uns et des autres. Et le caractère écœurant de leur monde de bourgeois.


François Fillon veut maintenir la prime transports, NouvelObs avec AFP | 22.10.2008 | 12:43
Annoncée par le gouvernement, l'aide au transport pour les trajets domicile-travail a été supprimée par les députés en commission. "Il vaut mieux privilégier le salaire direct et les prix du pétrole ont baissé", avance l'amendement du président UMP de la commission, Pierre Méhaignerie.

Le Premier ministre François Fillon a annoncé mercredi 22 octobre aux parlementaires de la majorité sa volonté de mettre en place la prime transport, supprimée mardi par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. "La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité (...) c'est pour ça que nous voulons que l'aide aux transports soit mise en place", a dit le chef du gouvernement qui entend tenir cet "engagement" qu'il avait lui-même pris en juin, au plus fort de l'augmentation du prix de l'essence.
Les députés avaient décidé hier en commission de supprimer l'article du projet de budget 2009 pour la Sécurité sociale instaurant la prime transports. Il doit faire l'objet d'un vote en séance publique la semaine prochaine lors de l'examen, la semaine prochaine, du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS).

Copé en désaccord avec l'amendement

Un peu plus tôt, c'était le patron des députés UMP Jean-François Copé qui a exprimé son "désaccord" avec la suppression de la prime. "Nous sommes tout à fait favorables au dispositif de prime transport voulu par le gouvernement. Sur le fond, je suis donc en désaccord avec l'amendement" au budget Sécu pour 2009 le supprimant, a déclaré à l'AFP Jean-François Copé. "Mais il n'est pas question de faire un psychodrame avec ça. Nous en débattrons tranquillement au sein du groupe UMP", a-t-il ajouté.

"Un impact négatif en matière d'emploi"

L'aide au transport pour les trajets domicile-travail, incluse par le gouvernement dans le PLFSS, s'articule en deux volets : l'extension de la prise en charge obligatoire de 50% des titres de transports collectifs, actuellement en vigueur en Ile-de-France, et la prise en charge facultative des frais d'utilisation d'un véhicule personnel, dans la limite de 200 euros par an.
"Le dispositif proposé ne se justifie pas ou plus, en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé", peut-on lire dans l'amendement du président UMP de la commission, Pierre Méhaignerie, et du rapporteur du budget Sécu, Yves Bur (UMP).
Dans un amendement identique, Dominique Tian (UMP) dénonce lui "une nouvelle taxe qui frappe l'appareil productif dans un contexte de crise financière systémique, de récession au sein de l'économie réelle et de poussée de l'inflation qui obère le pouvoir d'achat".
La prime transport pourrait, selon lui, avoir "un impact négatif en matière d'emploi".


Fillon tient à la prime transport, Libération source AFP 22 OCT. 14H47
Nouveau désordre dans la politique de la majorité. Le Premier ministre François Fillon a annoncé aujourd'hui aux parlementaires de la majorité sa volonté de mettre en place la prime transport, supprimée hier par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.

«La crise ne demande pas moins de solidarité, mais au contraire plus de solidarité (...) c'est pour ça que nous voulons que l'aide aux transports soit mise en place», a dit le chef du gouvernement qui entend tenir cet «engagement» qu'il avait lui-même pris en juin, au plus fort de l'augmentation du prix de l'essence.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) doit faire l'objet d'un vote en séance publique à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.


Une prime transport malgré tout ?, France Info avec agences - 22 OCTOBRE 2008 15:34
François Fillon a assuré que la "prime transport" serait mise en place en dépit de son rejet par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Elle avait été supprimée hier du projet de budget 2009 pour la Sécu.

"La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. (...) C’est pour cela que nous voulons que l’aide au transport soit mise en place", a déclaré le Premier ministre lors d’un discours à Matignon devant les parlementaires de la majorité. "Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement", a-t-il souligné.

Les entreprises devraient prendre en charge 50% des titres de transports collectifs, comme c’est déjà le cas en Ile-de-France (0'54")

Le patron des députés UMP Jean-François Copé a également exprimé son "désaccord" avec cette suppression, tout en soulignant qu’il ne fallait pas en faire "un psychodrame" mais en "débattre tranquillement" au sein du groupe UMP.

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté hier soir un amendement supprimant l’article 18 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 qui généralise la "prime transport", mesure promise le 12 juin par François Fillon. L’amendement a été présenté par Pierre Méhaignerie, président UMP de la commission des Affaires sociales, et Yves Bur, rapporteur UMP du projet de budget de la Sécurité sociale, qui estiment que le dispositif ne se justifie plus au vu de la baisse des prix du pétrole. L’amendement sera soumis au vote des députés la semaine prochaine en séance publique.

Ce matin les syndicats ont unanimement réagi contre cet amendement. Jean Claude Mailly pour Force Ouvrière dénonce une "véritable provocation". La CFDT parle d’une décision "méprisante" pour les salariés.

Ecoutez la réaction de Martine Aubry, la maire PS de Lille était l’invitée ce matin de la Question du Jour sur France Info (0'44")

Le Medef lui, a soutenu l’amendement des deux députés UMP. "Compte tenu de la situation économique et financière mondiale, il serait aberrant de faire peser 200 millions d’euros de plus sur les entreprises françaises alors qu’elles subissent déjà le plus fort taux de prélèvements obligatoires en Europe", a argumenté le Medef dans un communiqué.

La prime transport prévoit que les employeurs versent à leurs salariés une aide forfaitaire annuelle de 200 euros, facultative et exonérée de charges, ou optent pour la prise en charge à 50% des abonnements de transport collectif.


Prime transport : la volte-face du gouvernement, France Info 22 OCTOBRE 2008 18:45
La prime transport sera bel et bien mise en place ! C’est le Premier ministre, François FILLON, qui l’affirme au lendemain de son rejet par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée.

Cette mesure devait se traduire par une aide aux salariés pour leur déplacement domicile/ travail. Les entreprises devraient prendre en charge 50% des titres de transports collectifs, comme c’est déjà le cas en Île-de-France.
La prime transport prévoit aussi que les employeurs versent à leurs salariés une aide forfaitaire annuelle de 200 euros... pour les aider à payer le carburant.
Tout s’est joué hier, en commission des affaires sociales de l’Assemblée, une décision qui a créé un tollé du côté des syndicats et de l’opposition.

Yves Bur a défendu ce midi sur notre antenne la suppression de ce qu’il considère comme étant une niche sociale. Il met en avant la baisse actuelle du prix du pétrole et affirme qu’il défend les salaires. _ Et malgré la mise au point de François Fillon, Pierre Méhaignerie persiste. La prime transport ne se justifie plus puisque le prix du pétrole baisse... et il affirme qu’il défend ainsi les salaires.
Louise Bodet du service politique revient sur cette affaire.

Ecouter ses explications, avec Catherine Pottier (3'50")

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