Je crois que Obama est un mirage, un rêve, un de plus, qui a été créé de toute pièce pour parer à une situation, et en installer une autre, encore plus profitable, et plus confortable, pour ceux qui l’ont initiée, et dont les coûts se limiteront à un changement de décor, sans même qu’il soit besoin de changer de style.
Le meilleur révélateur de cette orchestration, menée de main de maître, se trouve dans le financement de la campagne de Monsieur Obama. Plus de 600 millions de dollars, dont probablement plus de 400 viennent de lobbies et de groupes financiers. L’un de ces généreux donateurs est Goldman Sachs,la plus grande banque d’investissement au monde. Goldman Sachs est l’archétype même des groupes de pression qui installe dans toute les institutions américaines et dans le monde enier, des "agents" chargés de servir ses stratégies.
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L’autre indice qui nous renseigne clairement sur la marge de manœuvre qui a été laissée à Obama, se trouve être dans le choix de ses collaborateurs. L’un d’eux, par exemple, est Dennis Ross. C’est lui qui a été chargé du dossier Iran. Avant même l’élection de Obama. Cet homme, fortement imprégné du néo con Paul Wolfowitz, dont il a été un collaborateur zélé, fait partie du petit groupe d’extrémistes américains qui ont fondé, avec l’aide de l’AIPAC, le "Washington Institute for Near East Policy", un Think-tank qui distille une propagande israélienne jusqu’auboutiste. A côté de Dennis Ross et de ses discours belliqueux sur l’Iran, Condoleeza Rice fait figure de pacifiste béate.
Dennis Ross est résolument, et publiquement partisan d’une attaque"préventive" contre l’Iran, avec la collaboration d’Israël, et l’assistance des "pays amis du golfe" et du Caucase.
Les conseillers d’Obama discutent des préparatifs de guerre contre l’Iran, WSWS
A la veille de l’élection américaine, le New York Times faisait prudemment remarquer l’émergence d’un consensus entre le Parti démocrate et le Parti républicain pour une nouvelle stratégie agressive envers l’Iran. Alors que presque rien n’a été dit à ce sujet pendant la campagne électorale, de hauts conseillers des camps Obama et McCain ont discuté de l'escalade rapide de la pression diplomatique et de sanctions punitives contre l'Iran, soutenues par des préparatifs pour des frappes militaires.
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Un des principaux membres du groupe de travail de ce centre a été le haut conseiller d’Obama concernant le Moyen-Orient, Dennis Ross qui est connu pour ses points de vue belliqueux. Il a soutenu l’invasion américaine de l’Irak et il est étroitement lié à des néo-conservateurs comme Paul Wolfowitz. Ross a travaillé sous Wolfowitz dans les administrations de Carter et de Reagan avant de devenir l’envoyé en chef au Moyen-Orient sous les présidents Bush père et Clinton.
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L’émergence d’un consensus sur l’Iran dans les cercles de la politique étrangère américaine souligne, une fois de plus, le fait que les différences entre Obama et McCain étaient de nature purement tactique. Tandis que des millions d’Américains ont voté pour le candidat démocrate croyant qu’il allait mettre fin à la guerre en Irak et répondrait à leurs besoins économiques urgents, des sections puissantes de l’élite américaine se sont mises derrière lui, le considérant comme un meilleur véhicule pour poursuivre les intérêts économiques et stratégiques au Moyen-Orient et en Asie Centrale — y compris avec l’usage de la force militaire contre l’Iran.
Source : Bendib Cartoon
Barack Obama : Une victoire programmée par le Nouvel Ordre Mondial ?, Mondialisation
« Je construirai une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar. » Barack Obama
Il s’était opposé à l’agression de l'Iraq en 2002, et s’était prononcé pour le retrait des troupes US pendant les primaires, mais son calendrier est devenu de plus en plus flou au fil des mois. Il admet que dans certaines circonstances il pourrait décider de prolonger l’occupation. Il estime que les menaces contre les Etats-Unis ont grandi, de l’Afghanistan à l’Iran et qu’il faut se concentrer sur la lutte contre les Talibans, « responsables des attaques du 11 septembre ». Dans le cadre de cette « guerre juste », il estime que le pays a besoin d’y « renforcer les troupes…, de plus d’hélicoptères, de services de renseignements plus performants… pour accomplir (sa) mission là-bas » (cité dans le New York Times, 14 juillet 2008).
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Si la politique extérieure reste aussi agressive que celle de ses prédécesseurs, on se demande où Obama trouvera l’argent pour rétablir un minimum de justice sociale dans son pays. Les sept années de croissance ininterrompue des États-Unis n'ont profité qu'à la petite minorité des plus riches, au détriment des travailleurs pauvres, des chômeurs, des Africains-Américains et de tous ceux qui sont expulsés par milliers de leur maison qu’ils ne peuvent plus rembourser. Les inégalités se sont creusées et les conditions de travail se sont détériorées. C’est pourquoi beaucoup de pauvres, parmi lesquels de nombreux anciens électeurs républicains, ont placé tous leurs espoirs dans Barack Obama, bien qu’il ait voté avec les Républicains pour le plan Paulson, ce cadeau monstrueux de 700 milliards de dollars fait aux « banksters » - la plus grande escroquerie financière de l’Histoire.
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Comme l’écrit justement Serge Halimi : Obama « paraît donc mieux armé qu’un autre pour « renouveler le leadership américain dans le monde ». C’est-à-dire réhabiliter la marque Amérique, rendre plus performantes parce que mieux acceptées — et plus accompagnées — les interventions des Etats-Unis à l’étranger… Pour ceux qui rêvent encore qu’un président « multiculturel » né d’un père kenyan serait le signe de la venue d’une Amérique new age et la farandole d’une ronde où tous les gars du monde se donneraient la main, le candidat démocrate a déjà dit qu’il s’inspirerait moins des Pink Floyd ou de M. George McGovern que de la politique étrangère « réaliste et bipartisane du père de George Bush, de John Kennedy et, à certains égards, de Ronald Reagan ».
Obama est-il prisonnier de “Gitmo” ?, Dedefensa
Les circonstances, les supputations et diverses déclarations ont conduit à faire du sort du centre de détention de Guantanamo [Guantanamo, dit “Gitmo” dans le langage acronymique du Pentagone, fameux pour son illégalité, pour le traitement des prisonniers, la pratique de diverses formes de torture] un test de la présidence Obama.
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Nous considérerons cette affaire de Guantanamo comme un avant-goût des obstacles qui attendent Obama s’il veut réellement mener une action réformatrice, notamment dans le domaine de la sécurité nationale. Contre lui, il y a Moby Dick, The House of war comme le décrit James Carroll, le Pentagone, avec sa bureaucratie si justement (et ironiquement à la lumière des forces en présence) dénoncée par Rumsfeld le 10 septembre 2001. Mais que peut faire Obama sinon effectivement affronter le monstre, d’abord sur cette affaire de “Gitmo”, pressé comme il est par ceux qui ont applaudi son élection comme un symbole de sa gloire et de tant de promesses de changement, et qui exigent qu’il tienne ses engagements, au moins sur le premier d’entre tous les symboles ?
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