Il est significatif qu'avant le G20 Wall Street soit en baisse (Le Journal des Finances) alors que les bourses d’Asie sont en hausse (Le Journal des Finances).
Tous ceux qui plaident pour un "Bretton Woods II" cherchent à appliquer une recette du passé, mais le BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) plaide pour un rééquilibrage politique :
La crise, que beaucoup imputent à des prises de risque excessives et à une gestion déficiente des risques sur les marchés financiers, a mis en évidence la nécessité d'une réforme complète de la structure économique et financière globale existante, en d'autres termes du système Bretton Woods (du nom des accords qui gouvernent la finance mondiale depuis la fin de la seconde guerre mondiale), a précisé M. GGe Huayong [directeur éxécutif de Chine au FMI].
La réforme monétaire et financière internationale devrait respecter les deux principes de réforme continue et de large participation pour que tous les pays dans le cadre économique et financier global puissent équilibrer leurs droits et obligations et prendre part équitablement au processus d'élaboration de régulations, a-t-il ajouté.
Source : Xinhua.
Ce Sommet du G20 «est l'occasion pour la Chine d'affirmer sa puissance en montrant la voie à suivre» :
"Avec près de 2 milliards de dollars en réserves étrangères et un excédent budgétaire, la Chine a des marges plus larges de relance budgétaire que les gouvernements de nombreux pays en voie de développement, qui doivent en plus faire face à de déficits extérieurs élevés et le fardeau de la dette", a déclaré Jing Ulrich, directrice générale et présidente de China Equities J.P. Morgan.
Les économistes disent que la Chine est une trop grande économie qui ne montre pas sa position aujourd'hui. C'est pourquoi ils pensent que les participants au Sommet vont probablement attendre que la Chine commence à jouer un rôle plus important et prenne sur elle plus de responsabilité en fonction de sa grande taille économique.
En mettant en évidence l'importance croissante de la Chine, certains économistes suggèrent aussi qu'on pourrait lui donner une position plus importante dans les principaux organismes monétaires internationaux afin qu'elle puisse jouer une fonction dans le remodelage de la nouvelle structure financière internationale.
Source : Aujourd'hui la Chine
Considérable bouleversement discrètement en cours, Dedefensa
Il devrait suffire de consulter cette réponse du président russe Dmitri Medvedev à une question, dans l’interview du Figaro, le 13 novembre, pour mesurer le changement intervenu dans les relations paneuropéennes, essentiellement entre la Russie et les grands pays de l’UE, et plus généralement dans les relations internationales en général, avec les deux crises successives de Géorgie (7 août 2008) et du système financier international (15 septembre 2008). La question est celle-ci: «Vous participez ce week-end au sommet de Washington sur la crise. Arrivez-vous à Washington avec des propositions précises?», – et cette question, en vérité, aurait aussi bien pu mentionner le sommet entre la Russie et l’UE, aujourd’hui à Nice, avant le sommet du G20 à Washington…
Voici la réponse de Medvedev:
«Non seulement je vais arriver avec des propositions mais je les ai déjà envoyées au président Sarkozy, au premier ministre Berlusconi, à la chancelière Merkel, au premier ministre Brown. Ce n'est pas un secret, nous partageons la même vision de la genèse et de la nature de la crise. Nous devons trouver des solutions pour stabiliser durablement le système financier et le réformer. Comment minimiser les dégâts de la crise actuelle ? Comment éviter la répétition d'une telle crise ? Nous devons trouver les réponses à ces deux questions clés.
»La nouvelle architecture financière mondiale doit être en premier lieu plus transparente, plus prévisible. Il faut jeter les bases d'un nouveau Bretton Woods qui comprendra de nouvelles institutions internationales de crédit, un nouveau système de comptabilité, un nouveau système d'assurance du risque. Nous avons proposé l'idée d'un système d'alerte préalable des risques, qui doit être repris à leur compte par tous les pays.»
[...]
L’Europe est particulièrement en pointe dans cette transformation, au travers de la transformation ultra-rapide, actuellement en cours, des relations entre les “acteurs essentiels” de l’UE et la Russie. La situation ridiculise absolument cette évaluation des proclamations de la fin août 2008 sur l’“isolement de la Russie” (crise géorgienne), – il y a seulement trois mois! – comme celle d’une époque antédiluvienne. Il y a une dynamique historique en marche qui nous paraît irrésistible. Les USA d’Obama, avec quelque retard, devraient chercher à suivre, – cela, au lieu de l’analyse convenue d’un monde dans l’attente d’un “leadership restauré” des USA, antienne d’une autre époque, dépassée et obsolète. («Dans cette bulle [d’] “obamania”, il y a quelque part en creux l'attente d'un leadership américain mais, cette fois, éclairé, bon et éclairé»; cette analyse émouvante de Pierre Lellouche à France 24 le 7 novembre 2008, aurait sans aucun doute eu son petit succès en 1981, par exemple.) On n’a certainement jamais vu autant d’activité diplomatique de coopération et de transformation qu’en cette période d’une transition si importante aux USA, c’est-à-dire avec les USA absents, – Bush inexistant, Obama pas encore installé. L’activité diplomatique intense en cours montre que le monde n’est nullement en attente d’une “restauration” du leadership US pour recommencer à fonctionner, mais qu’il fonctionne effectivement.
Revue de presse française, NouvelObs
LA CHARENTE LIBRE
L'Europe, outre l'intérêt qu'elle a d'agir de concert avec Moscou lors du sommet du G20, ne peut oublier qu'elle dépend pour la moitié de ses importations de gaz de la Russie.
LA PRESSE DE LA MANCHE
Nicolas Sarkozy a rappelé à plusieurs reprises que les accords de Bretton Woods qui, après la guerre, ont organisé le système actuel autour du dollar-étalon, établi monnaie de référence, n'ont plus guère de sens aujourd'hui, sinon la force de l'habitude. Tout simplement parce que l'Amérique a joué et triché avec sa monnaie, sous prétexte que son statut la rendait intouchable. La dette américaine de l'Etat fédéral, des cinquante Etats, des collectivités, des entreprises et des particuliers, est considérable, elle n'a rien à voir avec la valeur affichée du dollar. Ce qui explique la confiance qui se porte vers l'euro qui, insensiblement, devient une monnaie de référence plus crédible, pour de nombreux pays. Pour Nicolas Sarkozy, l'hégémonie du dollar est à revoir, et il n'est pas sain qu'une seule monnaie puisse vivre sur le dos des autres.
Commentaires : Nicolas Sarkozy reprend la position de de Hu Jintao (Chine) et Dimitri Medvedev (Russie).
Lire aussi :
• Nicolas Sarkozy, porte-parole de Hu Jintao, Monde en Question.
• Sarkozy, porte-parole de Medvedev, Monde en Question.
• Dmitri et Nicolas en hyper-phase, Dedefensa.
Sommet de Nice : Russes et Européens en quête d'alliance avant le G20, AFP - Yahoo! Actualités
Les dirigeants russes et européens, qui sont confrontés à un climat économique de plus en plus difficile, ont multiplié les signes de convergence sur ce sujet ces derniers jours.
Le G20 de Washington va chercher à enrayer la crise, la récession s'étend, AFP - Yahoo! Actualités
La marge de manoeuvre du président américain, en fin de mandat, est de toute façon réduite. Et les deux mois qui séparent son successeur Barack Obama de sa prise de fonction pourraient également encourager l'immobilisme de Washington.
Les Européens admettent que la réunion de Washington ne débouchera pas sur un nouveau "Bretton Woods", du nom des accords ayant donné naissance en 1944 à l'architecture financière actuelle, comme certains le souhaitaient, notamment les Français.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a averti qu'il ne fallait pas attendre "dans l'immédiat un miracle" de ce sommet, mais plutôt le "début d'un processus".
Le G20 a quelques mois pour changer le système financier mondial, Reuters - Yahoo! Actualités
George Bush invitera ainsi la communauté internationale à réparer le système financier international et non à le "démanteler" et défendra l'idée que la liberté des marchés reste "le meilleur système", a fait savoir mercredi la Maison blanche.
Les pays émergents, eux, mettent en avant un renforcement de leur participation aux institutions internationales.
L'UE, qui sera en force autour de la table - France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Pays-Bas et Commission européenne, défendra une position adoptée vendredi dernier par les 27 à Bruxelles.
Commentaires : La position de l'UE est proche celles de la Chine et de la Russie.
Le G20 se mobilise face à la crise, première récession en zone euro, AFP - Yahoo! Actualités
Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays exerce la présidence de l'Union européenne, a estimé que la réunion du G20 "ne doit pas être un sommet pour rien". "La crise financière est d'une très grande gravité. (...) il faut changer les choses, il faut les changer durablement, structurellement", a-t-il déclaré.
Il a salué l'engagement de la Russie dans la recherche de solutions à la crise, lors d'un sommet UE-Russie à Nice (sud de la France).
"Je crois pouvoir dire là aussi que les propositions russes, techniques, financières, économiques, sont de grande qualité et qu'elles se rapprochent beaucoup des propositions européennes", s'est félicité M. Sarkozy.
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