7 février 2009

Guerre de l'information contre Gaza

Une guerre se gagne aussi grâce à la propagande (La guerre israélienne de l'information). Elle prend des formes nouvelles à l'heure "où la logique d’audience le dispute à la volonté de conserver ses prérogatives dans la production du discours légitime".

Marie Bénilde a écrit un excellent article sur ce sujet (Gaza : du plomb durci dans les têtes) :
La solution trouvée par le gouvernement israélien consiste donc à étendre aux journalistes le blocus de Gaza, pendant le conflit qui se prépare. Loin des caméras et du regard des reporters, les dramatiques conditions de vie des Palestiniens et les souffrances endurées par la population sont donc escamotées — autant que possible — aux yeux de témoins directs venus de la presse internationale. En dépit d’un arrêt de la Cour suprême israélienne, les reporters seront ainsi cantonnés en dehors de Gaza dans la zone israélienne exposée aux roquettes du Hamas.
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Il en résulte une surexposition médiatique du sort des populations israéliennes soumises aux tirs sporadiques des combattants du Hamas. Pour les grands médias, même si ce tropisme ne vise pas intentionnellement à mettre l’accent sur la légitimité de la « riposte » israélienne, elle introduit un biais désastreux dans la couverture du conflit. Le téléspectateur ou l’auditeur sont en quelque sorte sommés de voir ou d’entendre la guerre à laquelle se livre Israël à travers le prisme déformant de sa propagande.
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Difficile enfin de passer sous silence la compréhension - voire la bienveillance - que suscite chez certains patrons de rédaction français l’offensive israélienne. « Israël a raison de mener cette guerre et il le fait aussi pour notre tranquillité », avance par exemple Christophe Barbier (qui s’est récemment choisi pour témoin de mariage Bernard-Henri Lévy), dans un des ses éditoriaux de L’Express.
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Les médias se méfient de l’émotion que pourrait engendrer un traitement par trop empathique du sort des Palestiniens. Comme si cette émotion était exclusivement réservée, pour des raisons culturelles et historiques fondamentales, au pays de David... Quand bien même ce David a pris depuis longtemps les traits de Goliath.


Lire aussi les articles publiés par Acrimed dans le dossier Guerre contre Gaza.

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