1 novembre 2008

Crimes de guerre en Afghanistan

Afghanistan : la logistique française est aussi en première ligne, AFP - Yahoo! Actualités
"Ca n'a rien à voir avec la Bosnie, le Kosovo, le Liban ou le Tchad. Ici en Afghanistan, le danger est permanent" : l'adjudant-chef français Pascal X. vient de conduire son convoi jusqu'à la base avancée de Nijrab, une mission logistique parmi 700 menées depuis juin.

Commentaires : Le récit de ce militaire, qui découvre que la guerre est dangereuse, est involontairement drôle : «l'imagination des insurgés sans limite : jeudi, un âne piégé a tué un policier afghan à Kandahar, dans le sud».


La guerre en Afghanistan est une "impasse", estime un rapport parlementaire français, AFP - Yahoo! Actualités
La guerre en Afghanistan est dans "une situation d'impasse", a estimé jeudi le député UMP Pierre Lellouche, co-rapporteur de la mission d'information et d'évaluation de l'Assemblée nationale.

"Sur le plan purement militaire, ça s'apparente à une situation d'impasse", a noté le député parisien lors de la présentation d'un rapport d'étape sur la situation en Afghanistan. Une coalition internationale d'une quarantaine de pays affronte dans ce pays des insurgés afghans et fondamentalistes musulmans. "Nous les empêchons de se regrouper et donc de prendre Kaboul et d'amener dans leurs valises Al-Qaïda (...), mais nous ne sommes pas aujourd'hui capables de les réduire", a-t-il observé.

Pour Pierre Lellouche et François Lamy (PS), la "guerre anti-insurectionnelle difficile" menée dans le pays n'a pas de solution militaire mais politique, qui ne peut s'appuyer que sur la reconstruction du pays, la coopération du Pakistan voisin et la lutte contre la production d'héroïne qui alimente les combattants.

Commentaires : Le point de vue de Pierre Lellouche est d'autant plus intéressant qu'il fut un ardent partisan de la guerre contre l'Afghanistan en 2001 et contre l'Irak en 2003.
Les résistants à l'occupation militaire sont naturellement désignés comme «des insurgés afghans et fondamentalistes musulmans» puis curieusement comme des «combattants».


Sur qui tirent les soldats français en Afghanistan ?, Investig’action
300 soldats français se sont retrouvés encerclés par la résistance afghane le week-end dernier dans la province de Kapisa en Afghanistan. Ils ont dû battre en retraite et abandonner deux missiles anti-tanks Milan et le lanceur.

Ce qui n'est pas très clair dans ces articles relatant toute cette opération, c'est comment 14 Talibans ont pu encercler 300 soldats français, et pourquoi ces soldats d'unités de forces spéciales françaises ont dû battre en retraite après avoir tué tous leurs assaillants ?

Ce qui n'est pas non plus très clair c'est pourquoi ils étaient équipés de missiles anti-tanks Milan inefficaces contre des tanks "fantômes" puisque les Talibans n'en utilisent plus. Les Talibans avaient des tanks mais ils ont tous été détruits en 2001 lors de l'invasion US/OTAN de l'Afghanistan. Et depuis, personne n'a fait état d'attaques menées par la résistance afghane à l'aide de tanks.

Les soldats français sont équipés de missiles anti tanks Milan non pas pour tirer contre des tanks inexistants mais bien pour tirer contre des maisons, les missiles anti tanks Milan étant particulièrement efficaces pour détruire le genre de constructions qu'on trouve en Afghanistan, provoquer leur effondrement et tuer toutes les personnes qui se trouvent à l'intérieur.


Le plan média des Talibans, Mediapart
Quelle agence de communication conseille les Talibans ? Devant les progrès de la propagande des combattants afghans, la question est presque posée dans ces termes par les stratèges de l’OTAN et de ses gouvernements impliqués en Afghanistan qui voient les Talibans gagner la bataille de l’image.

Sur le même thème :
• Les talibans qui ont tué les soldats français vivent au Pakistan, Le Monde.
• Pakistan : rencontre avec les talibans d'Uzbin - «Nous avons achevé les blessés français», Nouvelobs.

Commentaires : La question du journaliste signe un point de vue typiquement colonialiste. Toute guerre s'accompagne de propagande, mais les médias dominants découvrent avec effroi que les résistants afghans, qu'ils nomment «insurgés afghans et fondamentalistes musulmans» ou «islamistes aux allures préhistoriques», sont des combattants et qu'ils utilisent les mêmes armes que les troupes d'occupation.


Récit de Florence Aubenas de l'embuscade d'Uzbin, Nouvelobs.
En Afghanistan, l'obsession de tout soldat français est de se démarquer des Américains. Ils répètent sans cesse qu'ils ne feront pas comme eux. Ils ne fouilleront pas les maisons, ce qui effraie, humilie et radicalise la population. Ils ne pratiqueront pas la politique de la terre brûlée en détruisant les villages. Ils ne feront pas de prisonniers qui «disparaissent dans des centres secrets, style Guantanamo, ma femme l'a vu sur internet», dit un sous-officier. Ils expliquent qu'ils vont conquérir «les coeurs et les esprits».

Commentaires : «conquérir les coeurs et les esprits» fut, mot pour mot, le slogan de l'armée française en Algérie pour justifier la guerre coloniale. La riposte de l'armée française à une attaque de la résistance est aussi la même aujourd'hui en Afghanistan que hier en Algérie : par un crime de guerre.

Quatre missiles Milan ont été tirés contre le village, deux autres hameaux ont été détruits dans un raid aérien le lendemain. L'agence Pajhwok estime qu'il y aurait plusieurs dizaines de civils morts. «Je ne suis pas certain qu'ils étaient directement impliqués dans l'attaque contre les Français, dit le colonel Rumi Nielson-Green, porte-parole de la coalition. Ca n'a aucune importance. Ils étaient certainement au moins complices.»


Pour aller plus loin :
• Afghanistan, Yahoo! Actualités.
• Mission d'information en Afghanistan, Assemblée nationale.
• Rapport sur la situation en Afghanistan, Rapport d’étape (PDF).
Évaluation de l'opération militaire en Afghanistan
La mission veut s’attacher à informer nos concitoyens sur le pourquoi, le comment, la durée de l’engagement des troupes françaises dans ce pays.
Trois axes de réflexion sont privilégiés : l’examen des moyens de notre armée ; l’appréciation de la stratégie et des objectifs poursuivis tant par l’OTAN que par les États-Unis ; la recherche des voies de sortie du conflit qui implique d’évaluer la reconstruction du pays (au plan politique, social, économique), les possibilités d’une réconciliation nationale, et enfin les enjeux stratégiques régionaux.

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