20 novembre 2008

L’objectif d’Israël : mettre Gaza à genoux

La question demeure : qu’attend Israël des Gazaouis une fois qu’ils seront dans la misère totale et dans une insécurité de plus en plus grande face aux représailles militaires israéliennes ?

Le dernier resserrement de l’étranglement israélien sur Gaza - l’arrêt de tout approvisionnement dans la bande de Gaza pendant plus d’une semaine - a eu des conséquences immédiates et désastreuses pour les un million cinq cent mille Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza.

Le refus d’autoriser les carburants a obligé la seule centrale électrique de Gaza à fermer, un arrêt qui a poussé les Palestiniens à sortir dans les rues avec des bougies pour protester, la semaine dernière. On s’attend maintenant à une crise de l’eau et du sanitaire.

Et jeudi, les Nations unies ont annoncé qu’elles n’avaient plus les produits alimentaires de base pour ravitailler 750 000 Gazaouis qui en ont un besoin désespéré. « C’est devenu un blocus contre les Nations unies elles-mêmes » déclare un porte-parole.

Y ajoutant un coup supplémentaire, la banque Hapoalim, une grande banque israélienne, a déclaré qu’elle refusera toute transaction avec Gaza d’ici la fin du mois, imposant de fait un blocus financier sur une économie qui dépend du shekel israélien. D’autres banques envisagent de suivre, coincées par la déclaration d’Israël de septembre 2007 déclarant Gaza « entité ennemie ».

Il y aura probablement bien peu de témoins à la descente de Gaza dans un hiver de ténèbres et de famine. La semaine dernière, tous les journalistes se sont vus refusé l’accès à Gaza, de même qu’un groupe de hauts diplomates européens. Quelques jours plus tôt, de nombreux universitaires et médecins qui devaient participer à une conférence d’évaluation des dommages causés sur la santé mentale des Gazaouis ont été eux aussi refoulés.

Israël prétend que ce qui a provoqué les récentes restrictions des aides et du carburant à Gaza, c’est la violation par le Hamas d’un cessez-le-feu de 5 mois avec ses tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Mais Israël a contribué à la remise en cause de l’accord de cessez-le-feu : pendant que le monde était accaparé par les élections présidentielles américaines, l’armée a envahi Gaza, tuant 6 Palestiniens et provoquant ainsi les tirs de roquettes.


Source : monde-magouilles


La catastrophe humanitaire qui frappe Gaza est pour une grande part sans lien avec les derniers cycles agressions/représailles entre Hamas et Israël. Il y a près d’un an, Karen Koning AbuZayd, commissaire générale de l’office des Nations unies pour les réfugiés lançait un avertissement : « Gaza est sur le point de devenir le premier territoire à être intentionnellement réduit à un état de misère sordide. »

Elle accusait directement Israël de l’étranglement de Gaza, mais elle visait aussi la communauté internationale comme complice. Les uns et les autres ont commencé à bloquer les aides début 2006, après l’élection du Hamas à la tête de l’Autorité palestinienne (AP).

Les Etats-Unis et l’Europe ont approuvé cette mesure sur le principe qu’il fallait forcer les gens de Gaza à revoir leur soutien au Hamas. La logique se voulait la même que celle qui avait conduit aux sanctions contre l’Iraq sous Saddam Hussein au cours des années 90 : quand les civils de Gaza en auront assez de souffrir, ils se soulèveront contre le Hamas et se donneront de nouveaux dirigeants acceptables par Israël et l’Occident.

Comme l’a dit Mme AbuZayd, ce moment a marqué le début d’une complicité de la communauté internationale avec la politique de punition collective de la bande de Gaza, au mépris de la Quatrième Convention de Genève qui définit de tels traitements à l’égard des civils comme un crime de guerre.

Le blocus a été maintenu depuis, sans relâche, même si le résultat escompté n’a pas été obtenu dans la bande de Gaza plus qu’il ne l’avait été en Iraq. Au contraire, le Hamas a assis son pouvoir et cimenté la séparation physique de la bande de Gaza d’avec la Cisjordanie dominée par le Fatah.

Loin de reconsidérer sa politique, la direction israélienne a réagi en resserrant l’étau toujours plus fort, à un point tel que la société de Gaza est maintenant sur le point de s’effondrer.

Il est vrai pourtant que ce n’est qu’indirectement que la catastrophe qui grandit et qui est provoquée sur Gaza est liée à l’accession du Hamas au pouvoir et aux tirs de roquettes.

Ce qui préoccupe le plus Israël, c’est ce que représente chacun de ces développements, à savoir le refus des habitants de Gaza d’abandonner leur résistance contre l’occupation continue d’Israël. Les deux fournissent à Israël un prétexte pour se dégager des protections auxquelles ont droit les civils de Gaza en vertu du droit international, afin de les soumettre.

A un moment embarrassant, les médias israéliens ont révélé ce week-end que l’un des premiers actes d’Ismail Haniyeh en tant que Premier ministre Hamas, élu en 2006, avait été d’envoyer un message à la Maison-Blanche de Bush en lui proposant une trêve de longue durée en échange de la fin de l’occupation israélienne. Sa proposition n’a même pas été réceptionnée.

Au lieu de cela et d’après le Jerusalem Post, les décideurs israéliens ont cherché à renforcer l’impression qu’ « il était inutile pour Israël de renverser le Hamas car la population (de Gaza) est Hamas ». Sur cette base, la punition collective se trouve justifiée puisqu’il n’y a pas de vrais civils à Gaza. Israël est en guerre avec chaque homme, chaque femme et chaque enfant, individuellement.

Montrant à quel point cette opinion est partagée, le cabinet a débattu la semaine dernière d’une nouvelle stratégie pour rayer des villages gazouis dans une tentative pour arrêter les tirs de roquettes, une redite des tactiques d’ailleurs remises en question qu’Israël a utilisées au Sud Liban dans sa guerre de 2006. Les habitants seraient avertis avant le début des bombardements aveugles.

En réalité, la volonté d’Israël de boucler la bande de Gaza et d’en terroriser la population civile est même antérieure à la victoire électorale du Hamas. On peut la situer à l’époque du désengagement d’Ariel Sharon en été 2005, quand le règne du Fatah sur l’Autorité palestinienne était incontesté.

La façon dont Mr Sharon envisageait l’isolement de Gaza fut révélée peu après le retrait, en décembre 2005, quand ses officiels ont proposé, pour la première fois, de couper l’électricité à la bande de Gaza.

Cette politique n’a pas été appliquée, soulignent les médias locaux à l’époque, à la fois parce que ces collaborateurs avaient pensé que cette violation de la loi internationale serait dénoncée par les autres nations et qu’il était à craindre qu’une telle démarche entamerait les chances du Fatah de gagner les élections, le mois d’après.

Avec le résultat du vote, toutefois, Israël s’est trouvé le prétexte dont il avait besoin pour commencer à dégager sa responsabilité à l’égard de sa population civile. Il a déplacé sa relation avec Gaza d’une situation d’occupant à une situation de partie ennemie en guerre. Une politique de punition collective qui était manifestement illégale à la fin 2005 devenait alors une procédure d’exploitation standard d’Israël.

Les discussions - de plus en plus véhémentes de la part des officiels, culminant en février avec l’observation tristement célèbre du vice-ministre de la Défense Matan Vailnai à propos de créer une « shoah », ou un Holocauste, à Gaza - sont allées de pair avec les mesures prises par Israël. L’armée a bombardé la centrale électrique de Gaza en juin 2006 et depuis, a progressivement coupé les fournitures de carburant. En janvier, Mr Vilnai a fait valoir qu’Israël devait se dégager de « toute responsabilité » à l’égard de Gaza et deux mois plus tard, Israël signait un accord avec l’Egypte pour que celle-cie construise une centrale électrique pour Gaza dans le Sinaï.

Toutes ces initiatives sont conçues avec le même objectif en tête : convaincre le monde que l’occupation de la bande de Gaza par Israël est terminée, et qu’Israël est en droit alors d’ignorer les lois de l’occupation et d’utiliser une force implacable contre Gaza.

Les ministres ont fait la queue pour exprimer les uns après les autres de tels sentiments. Ehud Olmert, par exemple, a déclaré que les Gazaouis ne devaient pas être autorisés à « vivre une vie normale » ; Avi Dichter a estimé qu’une punition devait être infligée « quel qu’en soit le coût pour les Palestiniens » ; Meir Sheetrit a soutenu qu’Israël devait « décider d’un quartier à Gaza et le raser » - politique qui fut discutée par les ministres la semaine dernière.

Conjointement, Israël a fermé relativement les yeux sur le commerce clandestin croissant avec les tunnels de Gaza vers l’Egypte. La qualité de vie matérielle des Gazaouis retombe plus lourdement sur les épaules égyptiennes de jour en jour.

La question demeure : qu’attend Israël des Gazaouis une fois qu’ils seront dans la misère totale et dans une insécurité de plus en plus grande face aux représailles militaires israéliennes ?

Eyal Sarraj, directeur du Programme de santé mentale de la communauté de Gaza, a déclaré cette année que l’objectif à long terme d’Israël était d’obliger l’Egypte à cesser ses contrôles le long de sa courte frontière avec la bande de Gaza.

Après que la frontière sera ouverte, a-t-il prévenu : « Attendre l’exode ».

Jonathan Cook
17 novembre 2008
Publié par Info-Palestine, The National et Counterpunch.

Jonathan Cook est écrivain et journaliste. Ses derniers livres : Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East (Pluto Press) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (Zed Books). Son site, son e-mail.

19 novembre 2008

Obama et la guerre économique

Le numéro 2 d'Al-Qaïda traite Obama d'"esclave noir" au service des Blancs, AFP - Yahoo! Actualités
L'enregistrement intitulé "le départ de Bush et l'arrivée d'Obama" qualifie le premier Noir à accéder à la présidence et d'autres Noirs occupant ou ayant occupé d'importantes fonctions aux Etats-Unis "d'esclaves noirs domestiques", qui vivaient dans la maison de leurs maîtres blancs.

"Ce que Malcolm X disait au sujet des esclaves employés de maison s'applique à vous et à des gens comme vous", a dit Zawahiri mentionnant l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell et son successeur Condoleezza Rice.

Commentaires :
1) Supposons que cette information, fournie par le centre américain de surveillance de sites islamistes (SITE Institute), soit authentique.
2) Libération titre cette dépêche AFP "Quand le numéro 2 d'Al-Qaeda insulte Obama" sans préciser la nature de l'insulte.
3) Espérons que Libération ou d'autres ne fassent pas du racisme à l'envers pour faire taire toute critique d'Obama.


Les spéculations sur la composition de la future administration d'Obama vont toujours bon train [1] alors que l'information la plus importante est justement l'absence de communication à ce sujet depuis la victoire d'Obama le 4 novembre. Les spéculations courent aussi sur la future politique étrangère de l'administration d'Obama [2] alors que le "changement" n'est pas attendu dans ce domaine.

En attendant, les marchés américains creusent leurs pertes à la suite à de nouvelles statistiques inquiétantes qui confirment la dégradation de l’économie (Le Journal des Finances) et la Chine devient le plus grand pays détenteur de dettes publiques des Etats-Unis (Le Quotidien du Peuple - AFP - Yahoo! Actualités) et souhaite poursuivre le dialogue économique stratégique avec les États-Unis (Xinhua - Le Quotidien du Peuple).

On en sait un peu plus aujourd'hui sur les accords que Hu Jintao a signé avec Raúl Castro (AFP - Yahoo! Actualités) :
Dans le cadre des accords conclus entre les deux présidents, la Chine accorde un crédit de 70 millions de dollars pour la modernisation des hôpitaux de la capitale cubaine, un don de 10 M USD pour des projets socio-économiques, et accepte de restructurer la dette cubaine contractée dans les années 1990.

Commentaires : Un don exige un contre-don, mais ne connaissons pas les termes de l'échange sinon la volonté politique de contrer les États-Unis en "Amérique Latine, une zone que Washington considère comme sa chasse gardée" (AFP - Aujourd'hui la Chine).


Sur le G20, cet article de la presse russe est riche d'enseignements (RIA Novosti) :
Samedi dernier encore, Dmitri Medvedev savourait aux côtés des participants du sommet de Washington le triomphe sur les divergences et déclarait que la Russie était satisfaite des décisions adoptées lors du sommet. Cependant, le premier ministre russe a remis en question dès le lundi suivant un des principaux résultats du sommet : la parole de "gentleman" de renoncer au protectionnisme.

[...]

Medvedev a confirmé hier, en ouvrant une séance du Conseil d'Etat consacrée à la lutte anticrise à Ijevsk, que la Russie appliquerait les accords intervenus au sommet du G20. Il a toutefois évoqué au cours de la réunion les intérêts nationaux, un soutien à l'industrie automobile russe et une aide aux exportations, une tâche ardue "dans un contexte où les Etats appliqueront des mesures protectionnistes malgré toutes sortes d'engagements".

Soit le président russe avait déjà cette idée en tête en signant les décisions du G20, soit il y a réfléchi après son retour en Russie. A Ijevsk, les problèmes de l'industrie automobile russe semblent plus proches que vus de Washington. Pourtant, rien n'est vraiment surprenant ni spécifiquement russe dans cette situation: la grande politique suppose un certain cynisme ainsi qu'un talent à retourner sa chemise et à faire son mea culpa. Des collègues plus expérimentés sont toujours là pour rattraper le coup.

Lire aussi : Après le Sommet du G20, Monde en Question.




[1] De puissants lobbyistes, une banquière ayant mis la clé sous la porte, des spéculateurs, des membres du complexe militaro-industriel… Elle est belle l’équipe de transition de Barack Obama !, Bakchich.
[2] Obama, les mollahs et le big bargain, affaires-strategiques.info.

Le capitalisme chinois (1)

Alors que tout le monde évoque le dynamisme de l'économie chinoise, sur le mode de l'extase [1] ou de la peur teintée de racisme [2], il est bon de rappeler que le développement de la Chine se fait grâce à l'exploitation des travailleurs chinois. Ainsi, la Guangdong Real Faith Enterprises Group Co. a "réduit les coûts de production" en supprimant les heures supplémentaires et a "modernisé sa structure industrielle" en fermant une partie de ses usines dans les secteurs du meuble et de la chaussure [3].

La Chine est très présente en Afrique et en Amérique latine où elle défend ses intérêts en multipliant les accords d'investissements et d'exploitation, l'aide économique et l'investissement direct. Après le Sommet du G20 à Washington, Hu Jintao a entamé une tournée latino-américaine. Il est aujourd'hui à La Havane «pour renforcer les liens avec un pays "frère"».

La Chine ne pratique pas pour autant un néo-colonialisme. «La Chine, sur le plan politique, s’en tient toujours à la politique de non-ingérence dans les affaires intérieures et souligne, dans le domaine économique, à la coopération d’entraide mutuelle et au "gagnant-gagnant".» C'est plus vrai pour avec les pays d'Amérique latine qu'avec ceux d'Afrique [4] Cette réserve faite, il ne faut pas espérer que la Chine se comporte différemment qu'une grande puissance. Sa référence langagière au socialisme est une arme idéologique pour faire taire une opposition de gauche, mais ne change rien sur le fond.

18/11/2008
Serge LEFORT

[1] Certains staliniens, qui n'ont rien appris de l'histoire, croient naïvement que "la Chine est plus communiste que les communistes français". Le même site fait l'éloge constant de la dictature de Fidel Castro.
Sur le régime castriste :
• 35 ans après la victoire de la révolution castriste - Cuba de nouveau seule face à l'impérialisme, Lutte de Classe n°10.
• Jorge Edwards, Memoria Chilena.
• La dérive populiste, Monde en Question.
[2] Du "péril jaune" à "l’invasion des produits chinois", Monde en Question.
[3] Crise financière : les nouvelles stratégies des entreprises privées chinoises, Xinhua - Le Quotidien du Peuple.
Sur la Chine :
• La Chine et l'économie de marché : un grand bond en avant ou un grand pas en arrière ?, Lutte de Classe n°12.
• La Chine : quel développement ?, Lutte de Classe n°87.
• Géopolitique et géostratégie d'une puissance mondiale qui se dévoile : la Chine du début du XXIème siècle, Quindi.
[4] Qui pratique le « néocolonialisme » en Afrique ?, ChinAfrique.
L'Afrique est une rubrique à part du site de l'Agence de Presse Xinhua et un dossier spécial est consacré à la visite de Wu Bangguo en Afrique, Xinhua.

18 novembre 2008

Le "Que faire ?" d'Obama

Que faire ?, Dedefensa
Dans sa première longue interview depuis son élection, dans le programme 60 Minutes de CBS le 16 novembre, le président Barack Obama a rapporté certaines réflexions et attitudes psychologiques qui, à la fois, témoignent de l’extrême difficulté de sa présidence et rendent compte de l’extraordinaire complexité de la situation actuelle, que ce soit la situation aux Etats-Unis ou la situation mondiale. Le fait le plus remarquable dans ces déclarations est ce point où Obama rapporte qu’à plusieurs occasions, il s’est demandé “par quoi commencer?” parmi les multiples crises pressantes qui existent, quant au choix de la priorité à faire.
[...]
Obama nous a donc confirmé la sorte de difficultés qu’il affronte et l’état d’esprit où il se trouve: la conscience de l’extraordinaire gravité de la situation qu’il doit affronter, la reconnaissance que les événements gouvernent les choix plutôt que le contraire, la nécessité contradictoire où il se trouve de répondre aux attentes de ses électeurs et de respecter les dogmes du système de l’américanisme.


Guantanamo, Irak, crise financière : Obama dévoile ses projets, Le Point
Il n'entrera en fonction que le 20 janvier, mais Barack Obama annonce d'ores et déjà la couleur de sa future politique. Dans une interview exclusive accordée dimanche soir à la chaîne CBS [60 Minutes], la première depuis son élection, le président élu des États-Unis a confirmé ses promesses de campagne de fermer la prison de Guantanamo et de retirer les troupes américaines d'Irak, précisant par ailleurs que son administration allait s'employer à éviter une aggravation de la crise économique.


Commentaires : Alors que Le Point a une approche très grand public et racoleuse ("Obama dévoile ses projets" comme s'ils n'étaient pas connus) de l'interview d'Obama à CBS, le registre de Dedefensa est plus interrogatif. Sur ce terrain, il est intéressant de noter que :
• Obama n'a toujours pas dévoilé les noms des membres de son administration.
• Pékin espère la poursuite du dialogue économique sino-américain par Obama, AFP - Aujourd'hui la Chine.
• Dmitri Medvedev espère améliorer les liens avec Washington, Reuters - Yahoo! Actualités.
• Henry Paulson gèle son plan de sauvetage, RFI - Reuters - Yahoo! Actualités - AFP - Yahoo! Actualités.

Les médias dans les blogs (1)


Valeur de l'information, Le blog à Jef
Je sature un peu de la politique, surtout de celle, peu enthousiasmante, de la cuisine interne du PS [...].
Je viens de terminer un livre savant et fort intéressant dont c'est le titre ("La valeur de l'information", A. Milon, PUF, 1999) mais qui, en fait, me semble s'intéresser davantage à la valeur en elle-même qu'à celle de l'information.
Lire aussi :
• Alain MILON (universitaire), Wikipédia
• Alain MILON, La valeur de l'information : entre dette et don, HAL-SHS
Cet ouvrage propose une approche critique de la valeur de l'information et de l'économie de l'immatériel à travers l'analyse de certaines écoles économiques comme l'économie des coûts de transaction, de l'agence, du contrat, de la convention. Ce livre présente une réflexion sur le statut de l'information, sa valeur, le don et la dette d'information et les réseaux d'information inter-personnels et inter-organisationnels. Existe-t-il seulement une manière de distribuer les cartes de la réalité socio-économique, et la lecture que l'économie propose de cette distribution est-elle unique ou plurielle ? Il s'agit, à travers une lecture anthropologique de la dette et du don, de réfléchir sur la valeur de l'information et la manière dont l'économie se révèle impuissante à rendre compte de la complexité des processus informationnels. La valeur de l'information permet de réfléchir aussi sur les réseaux formels et informels et les réseaux inter-personnels et interorganisationnels de communication en s'appuyant sur Simmel, Mauss, Malinovski, Sahlins, Polanyi, Levi-Strauss, Godelier, Caillé, Lojkine et les lectures anthropologiques du Mana, du Hau et de la Kula.
• Jean-Philippe ACCART, La Valeur de l'information : entre dette et don. Critique de l'économie de l'information, Documentaliste, sciences de l'information
• Michel CORNU, La dette et le don, Contrepoint Philosophique
• Théorie de l'information, Wikipédia
• Asymétrie d'information, Wikipédia
• 14/04/2002, Anthropologie et marketing - Le don en marketing, Jacqueline Winnepenninckx
L'objet de cet article est de reprendre ces différentes perspectives, particulièrement à la lumière de l'ouvrage de Alain Milon La valeur de l'information : entre dette et don : critique de l'économie de l'information et d'enrichir ainsi l'étude du cadeau en marketing. Cet article constitue un préalable à des recherches sur « Le don et sa perception en B to C ».
• 07/12/2004, La valeur de l'information par Pierre Lombard, Journal du Net
Les développements informatiques de l'entreprise ne peuvent être justifiés uniquement par un calcul financier. D'autres bénéfices, moins tangibles certes, sont dus au traitement de l'information.
• 23/01/2006, NTIC et éthiques : la valeur de l'information en ligne (rapport de DESS), WebRankInfo
- L'explosion de l'information à l'ère du numérique
- Naissance des outils de recherche et fonctionnement
- Pourquoi les outils de recherche ont-ils tant d'intérêt pour le commerce électronique ?
- Modèles d'affaires des moteurs de recherche
- Conséquences de ces business models sur le monde de l'information de la connaissance et des langues
- Les moteurs de recherche et le droit
- Les autres sources d'information sur le Web
- Les enjeux liés à l'information
- Conclusion et perspectives
• 08/04/2007, La valeur de l'information, Huyghe
L'intelligence économique nous rèvèle combien l'information est à la fois désirable (il faut garder ses secrets, veiller...), redoutable (on désinforme , on déstabilise, on influence...) et vulnérable (toute entreprise dépend de ses systèmes d'information, de sa réputation...).
• 20/09/2008, La presse d'information traverse une crise profonde et fondamentale de valeur, Mediachroniques
Alors qu'en France, le gouvernement va lancer les "états généraux de la presse" en Octobre, il me semble important d'aborder le problème fondamental (en tout cas selon moi) de la valeur de l'information dans les médias du même nom. Voilà des mois, pour ne pas dire plus, que j'essaye d'écrire ce post. Cette fois, je me jette à l'eau tout en m'excusant par avance des imperfections et sans doute du manque de structure de ma réflexion qui s'appuie essentiellement sur le travail de l'Américain Robert Picard. Je compte sincérement sur vous pour commenter, annoter, suggérer, proposer, débattre, organiser... sur ce sujet.
Cours La valeur de l'information - Stratégie, Doc-etudiant.fr
- Fonction économique de l'information
- Fonction politique de l'information
- Fonction sociale éducative de l'information
- Veille
- L'information utile
- L'information de valeur
- La théorie de l'information
- Les bruits de l'information
- Nature et valeur de la source
- Les 5 questions qui définissent l'information
- La valeur de l'information dans un contexte décisionnel
- Relation information décision
Un blog critique sur l'actualité et les médias, Actualitaz, l'actualité en question
A l'heure où il est possible de "consommer" de l'actualité où que l'on se trouve (chez soi, au travail, dans la rue), à n'importe quel moment de la journée et de la nuit et sur des supports aussi bien électroniques que traditionnels, le citoyen lambda est soumis à une charge d'information d'une violence sans précédent.
Conserver un esprit critique vis a vis de l'information est le devoir de celui qui cherche à comprendre le monde qui l'entoure. Hors, on le sait, l'info est biaisée, dans des proportions plus ou moins graves, que ce soit par les personnages qui nous content leur histoire que par les médias eux-mêmes, de par leurs opinions politiques, des motivations économiques ou des facteurs plus personnels.
Commentaires : Ce nouveau blog est ambitieux et prometteur. Wait and see disent les Anglais, ¿Quién sabe? les Mexicains...
Lire aussi :
• Karl KRAUS, Wikipédia
Si en matière de presse, Karl Kraus « a, d'une certaine façon, connu le pire (une presse qui n'avait jamais été et ne sera sans doute jamais plus à la fois aussi puissante et aussi irresponsable) », la lutte contre la corruption des journaux et des journalistes, qu'il aura mené sans répit, ne constitue que l'aspect le plus anecdotique de son combat. Pour lui, le mensonge journalistique tient dans la structure même du journal, dont le calibrage prédéfini et la parution régulière obligent à faire passer l'information par un prisme déformant, qui égalise dans un même format l'important et l'accessoire, l'évènement historique et le fait divers anecdotique. « Le principe fondamental de la possibilité d'entrée intellectuelle pour tout ce qui est imprimé quotidiennement, écrit Kraus, est : tout est égal et ça sera toujours assez vrai. »
• Karl KRAUS, Œuvres aux éditions Agone
• Articles sur Karl KRAUS, Acrimed
• Jacques BOUVERESSE, Satire & prophétie : les voix de Karl Kraus, Agone, 2007
Karl Kraus a inlassablement attaqué un mal auquel nous sommes exposés plus que jamais : la manipulation par le discours, le mensonge et la corruption de la langue, signe de la corruption de la pensée et du sentiment. Contre cette agression, il a forgé des armes terriblement efficaces et montré comment s'en servir. Son œuvre reste, comme le dit Elias Canetti, une « école de résistance ».
• 14/02/2005, Karl Kraus et sa position dans la vie intellectuelle en Autriche jusqu'en 1936, AAR
• Août 2005, Alain ACARDO, Karl Kraus, contre l'empire de la bêtise, Le Monde diplomatique
Les médias disposent des moyens d'entretenir l'illusion d'une équivalence entre liberté et liberté de la presse, alors que cette dernière signifie surtout liberté des industriels qui possèdent la presse. Sous l'apparence du « débat public », les journalistes dominants ont réussi à imposer leurs normes à des militants et à des intellectuels. Le satiriste Karl Kraus fustigeait déjà ces formes de « bêtise » dans les années 1930.
• 28/01/2008, Les guerres de Karl Kraus, DLC
• 16/03/2008, Jacques Bouveresse : «La presse doit résister à la soumission», Mediapart
• 28/10/2008, Actualité de Karl Kraus ?, Critique, et critique de la critique
• Articles et dossiers, Monde en Question

17 novembre 2008

Après le Sommet du G20

La presse européenne commente positivement le Sommet du G20 :
NRC Handelsblad - Pays-Bas
Ce qui est positif dans ce sommet, c'est que les discussions relatives à l'économie mondiale ne sont plus l'apanage exclusif des pays industrialisés du G7. La rencontre de Washington pourrait rester dans l'histoire comme l'événement marquant le changement des rapports de force dans le G20. Des pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil ont dorénavant une voix dans les décisions.
Commentaires : Les médias dominants ne disent pas que la participation aux décisions a un prix.

ABC - Espagne
Ce processus permettra à la communauté internationale de disposer de meilleurs instruments pour repérer les crises, les gérer et les résoudre. Ni plus ni moins.
Commentaires : Ce bel optimisme est démenti par le sacro-saint marché (voir plus bas).

RIA Novosti - Russie
La position de la Russie et d'autres pays émergents a été entendue au sommet du G20 grâce au fait que le groupe BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) a fait front commun, a estimé lors d'un point de presse lundi le vice-ministre russe des Finances, Dmitri Pankine.


Après le Sommet du G20, comme après l'annonce du plan Paulson, les bourses de Wall Street et de Paris continuent à baiser. Voir la carte interactive des indices publiée par Le Journal des Finances. La liste des pays en récession s'allonge et "Les inquiétudes sur l'économie ne se sont pas dissipées au cours du week-end, alors que le sommet du G20 n'a donné lieu à aucun accord susceptible de changer significativement les perspectives à court terme", a estimé Patrick O'Hare, du site d'analyse financière Briefing.com (AFP - Yahoo! Actualités).

Alors que la déclaration finale du Sommet du G20 à Washington inclut l'engagement exprès des participants de ne pas réagir à la crise par une politique protectionniste, chaque pays cherche aussi des solutions nationales à la crise :
• Barack Obama veut trouver des solutions nationales à la crise, Euronews - Yahoo! Actualités
• Crise : la Russie respectera les décisions du G20 mais pas au détriment de ses intérêts nationaux, RIA Novosti
• G20 : le Japon appelle la Chine à augmenter sa contribution au FMI, Aujourd'hui le Japon

WYPLOSZ Charles, Le G7 est mort. Vive le G20 ?, Telos
Comme prévu, le sommet du G20 aura accouché de vœux pieux et d’une longue déclaration qui promet des lendemains qui chantent. Rien de ce qui figure dans la déclaration finale n’est nouveau.
[...]
Parmi les aspects positifs on peut noter un bon diagnostic de la crise financière, qui reconnaît même que les pouvoirs publics « dans certains pays » n’ont pas pris la mesure des dangers qui s’accumulaient. [...] Le G20 s’est aussi beaucoup préoccupé d’améliorer la réglementation financière, un besoin flagrant. Mais aucune mesure spécifique n’a été annoncée, et pour cause. [...] De même, promettre plus de transparence dans les comptes des banques, c’est bien, mais quelque peu naïf. Chaque entreprise a ses secrets de fabrication, auxquels elles tiennent jalousement, et même très légitimement ; pour les banques, c’est la composition de leurs portefeuilles. Quoi qu’on fasse, elles sauront toujours trouver la parade.
[...]
Tout le reste est de l’eau tiède. On parle de renforcer la coopération entre les régulateurs nationaux. C’est très bien, mais il faut reconnaître que même en Europe, où la coopération économique a atteint un niveau unique au monde (marché commun, monnaie commune), les régulateurs et les superviseurs nationaux sont parvenus à maintenir leurs prés carrés, soutenus par leurs gouvernements qui caressent tous l’idée d’utiliser la réglementation pour protéger les champions nationaux. On voit mal les Anglais et les Chinois soumettre leurs banques à une quelconque supervision supranationale, et les Français n’y sont pas plus disposés, ni aucun autre pays d’ailleurs.
[...]
Le G20 indique son intention de « revoir » les rémunérations des dirigeants. Il est éminemment souhaitable que ces rémunérations soient conçues de manière à encourager plus de prudence, et de nombreuses idées ont été avancées dans ce sens. Mais, dans les entreprises privées, ces rémunérations sont fixées par les actionnaires. On peut toujours essayer de légiférer en la matière, mais toute loi est faite pour être contournée. De plus, un pays plus laxiste a de fortes chances d’attirer les meilleurs talents, une tentation à laquelle il sera difficile de résister.
[...]
Le communiqué de Washington se garde bien de mentionner une refondation de Bretton Woods. Cette idée était mort-née, elle est désormais enterrée.
[...]
Finalement, que restera-t-il de ce G20 ? Probablement sa naissance. [...] Dans presque tous les domaines, comment croire que l’opinion – lire : les intérêts – du Canada, de l’Italie, et même de la France, compte infiniment plus que celle de la Chine, de l’Inde ou du Brésil ?
[...]
Manifestement, le Sommet de Washington n’a pas été réuni pour être efficace, juste symbolique et spectaculaire. Malheureusement, ce ne sont ni les symboles ni les spectacles qui règlent les grandes questions du monde.

Commentaires : Le point de vue d'un économiste, qui appartient au système, est beaucoup plus riche d'informations (soulignées en gras) que beaucoup de critiques de "gauche" (si cela a encore un sens).

Version policière des «sabotages SNCF» (1)

« L'Insurrection qui vient » ou le livre comme pièce à conviction, Claude Guillon
Avant d’y revenir ultérieurement, sous la forme qui me paraîtra la plus adéquate aux circonstances, je souhaite réagir à l’un des points particuliers de l’affaire dite abusivement des « sabotages SNCF », en réalité l’un des épisodes de la mise en place et en application des nouvelles dispositions européennes dites « antiterroristes ».

La police a souligné la présence, chez un certain nombre de personnes baptisées « membres de la mouvance anarcho-autonome », d’un petit ouvrage intitulé L’insurrection qui vient (La Fabrique éditions, 2007 [version PDF]). Cet opuscule est signé par un « Comité invisible », que les journalistes ont eut tôt fait de rebaptiser « Cellule invisible », ce qui, dans leur imagination, évoque davantage l’obscurité des conspirations.


Comité invisible : l'affaire du sabotage des lignes SNCF, La République des Lettres
Il est inutile de préciser que, des journaux dits "de référence" aux chaines et radios publiques ou privées, l'affaire des "anarcho-autonomes" tourne en boucle, générant les pires délires sur la présence de "l'ultra-gauche", ce nouvel ennemi intérieur qui réunirait les enfants d'Action Directe, des Brigades rouges, d'Al-Quaïda, de l'ETA et de la Fraction Armée Rouge réunis. Spécialistes es Anarchie et Terrorisme occupent les plateaux entre deux flashs d'info TGV pour expliquer que la France risque bientôt de sombrer sous l'action violente de "l'ultra-gauche".

Au vu des premiers éléments du dossier, les avocats des inculpés ramènent bientôt l'affaire de la "Cellule invisible" à ce qu'elle est réellement, à savoir plutôt une affaire politico-judiciaire pour délit d'opinion.


Je ne suis pas terroriste… mais je me soigne, rewriting.net
A défaut de preuves formelles, les policiers anti-terroristes ont trouvé “un manuel contenant des indications sur le comportement à adopter lors d’une garde à vue pour résister au mieux à la pression des policiers” lors de leurs perquisitions, dans l’affaire de la “mouvance anarcho-autonome“, qu’ils surveillaient depuis des mois (voir ce qu’en disait, en juin dernier, le Syndicat de la Magistrature : La Direction des Affaires Criminelles voit des terroristes partout).

Recensement des guides pratiques comme "Face à la police / Face à la justice Guide de self-défense juridique".


Lire aussi :
• "Sabotages SNCF", Google Actualités
• "Sabotages SNCF", Yahoo! résultats Actualités
• "L'Insurrection qui vient", Google Actualités
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Guerres : Afghanistan, Irak, Iran... Palestine/Israël

Irak, Afghanistan : comment penser la guerre de demain ?, Rue89
L'Irak et l'Afghanistan sont-ils en train de devenir le modèle des guerres de demain ? Pour clore notre semaine, "Demain, la guerre..." en partenariat avec France Culture, revenons sur ces deux conflits. En particulier sur la manière dont ils ont renouvelé la doctrine des armées occidentales. Où l'on voit ressurgir les enseignements de la guerre d'Algérie...

Commentaires : Plusieurs vidéos intéressantes, notamment celle du général Massu.


Chronologie de la guerre en Irak depuis le 1er mai 2003, NouvelObs

Védrine : les derniers néo-cons sont-ils à Paris ?, Rue89
Hubert Védrine, l'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères, a lancé une pique ironique à son lointain successeur Bernard Kouchner, qui avait mis en garde les Etats-Unis contre un dialogue direct avec l'Iran.

"Ça m'a fait rire de lire que Bernard Kouchner était allé faire une conférence à Washington pour mettre en garde les Etats-Unis contre le risque de parler à l'Iran. Faudrait pas qu'on soit les derniers néo-conservateurs du système. Il faudrait peut-être se projeter dans une autre politique: parler à l'Iran n'est pas plus absurde que de parler à l'URSS à l'époque où celle-ci menaçait l'Occident de l'annihiler"

Commentaires : Toutes les vidéos de l'interview.


DAVIES Chris, Quand l’Europe a été occupée, elle a résisté, ISM
L'agression contre Chris Davies, le porte-parole sur l’environnement du parti démocrate-libéral anglais et membre de la délégation parlementaire de l'Union Européenne (UE) au Conseil Législatif Palestinien (CLP), a envoyé un message politique très fort au Parlement Européen.

Davies a été agressé alors qu'il prenait part, avec plusieurs Israéliens, Palestiniens et étrangers à une manifestation de protestation contre le Mur de séparation qui sépare les agriculteurs palestiniens de leurs terres dans le village cisjordanien de Bi'ilin.

Davies critique la partialité des États-Unis envers Israël et remet en question la politique de l'Union Européenne concernant le Hamas.


Haniyeh : Nous accepterons Israël dans les frontières de 1967, ContreInfo
Le dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, Ismail Haniyeh, a déclaré hier que son gouvernement était disposé à accepter un Etat palestinien aux côtés d’Israël dans les frontières de 1967.

Il s’exprimait lors d’une rencontre avec 11 parlementaires européens qui étaient partis de Chypre pour la bande de Gaza afin de protester contre le blocus maritime du territoire imposé par Israël. Haniyeh a déclaré à ses hôtes qu’Israël avait rejeté son initiative.

16 novembre 2008

L'enjeu du Sommet du G20 (4) suite

Le Sommet du G20 fut un succès parce qu'il s'est contenté de préconisations (Le texte complet est publié par The New York Times). L'une d'entre elles est plus importante qu'il n'y paraît :
A moyen terme, mieux refléter l'évolution des poids des économies dans le FMI et la Banque mondiale.
NouvelObs

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 ont convenu samedi d'accroître la représentation des pays en développement au sein du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, selon le communiqué publié à l'issue de leur premier sommet, à Washington.
Romandie News


Mais cette participation a un prix :
• La Chine devrait prêter plus d'argent au FMI (on parle de 100 milliards de dollars) pour occuper une place plus importante.
• Plus de 150 pays, dont la plupart des pays d'Amérique latine, des Caraïbes, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie, n'auront pas le droit d'émettre leurs vues sur l'ordre financier international.
• Le FMI et la Banque mondiale feront encore payer aux plus pauvres les pertes des plus riches (Le Grand Soir).

La Chine n'est pas pressée d'affirmer sa puissance, en pillant l'Afrique et l'Amérique latine, car le temps joue en sa faveur. Pendant que Nicolas Sarkozy attire l'attention des médias, Hu Jintao "renforce la coordination face à la crise financière" avec le Brésil et la Russie.


Source : Xinhua


La retour à la réalité risque d'être brutal :
Première réaction des marchés, les places du Golfe seules ouvertes le dimanche, ont chuté déprimées par les mauvaises perspectives économiques, Dubaï perdant notamment 4,5%.
AFP - Yahoo! Actualités

Wall Street aura du mal à éviter d'être dans le rouge la semaine prochaine, résultats de sociétés et indicateurs économiques risquant d'attester d'un ralentissement conjoncturel prolongé.
Reuters - Yahoo! Actualités

L'enjeu du Sommet du G20 (4)

Le Sommet du G20 s'achève sur des déclarations de principe et un vague plan d'action, qui ne mécontente personne et satisfait donc tout le monde.
Cela est illustré par cette dépêche, dont la pauvreté de contenu est compensée par le titre "Le plan d'action du G20 en détails" et l'accroche "Plus aucune zone d'ombre, des places financières sous haute surveillance, le G20 veut davantage de régulation" (Euronews - Yahoo! Actualités).


Source : Xinhua


Nicolas Sarkozy présente l'événement comme "historique" pour s'en attribuer naturellement tous les mérites. Le plus intéressant est dans cet aveu (Reuters - Yahoo! Actualités) :
Il s'est réjoui que le président chinois Hu Jintao n'ait "rien bloqué", que son homologue coréen ait été "très moteur" et le Premier ministre indien "très coopératif".


Hu Jintao a fait des propositions pour l'avenir car, selon la Chine, le G20 est la première étape d'un processus (Xinhua) :
La réforme du système financier international doit permettre d'établir un nouvel ordre financier international qui est juste, inclusif et méthodique et qui crée un environnement institutionnel en faveur d'un bon développement de l'économie globale", a-t-il indiqué.

Il faut qu'elle soit menée de manière complète, équilibrée et progressive en accordant l'importance à ses résultats.

Une réforme complète est celle qui a un plan général et comprend des mesures pour améliorer non seulement le système financier international, le système monétaire et les institutions financières, mais aussi les règles et les procédures financiers internationaux", a-t-il précisé.

"Une réforme équilibrée est celle qui est basée sur une considération globale et cherche un équilibre entre les intérêts de toutes les parties", a dit le président chinois.


Si la presse russe rapporte avec gourmandise que «l'intervention du président russe lors du sommet financier du G20 à Washington a été qualifiée samedi "d'extraordinaire" par le Wall Street Journal», elle ne dit pratiquement rien de plus (RIA Novosti).

Luiz Inacio Lula da Silva a plaidé pour une meilleur représentation politique des pays en développement (Xinhua) :
M. Lula, président par intérim du G20, a appelé également à une régulation équitable du système financier international et de l'économie mondiale.

Selon lui, le G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne, Canada, Russie) n'est plus approprié dans le monde mondialisé d'aujourd'hui et le G20 devrait jouer un rôle plus important dans la définition des régulations financières internationales.

"Nous parlons maintenat du G20 parce que le G8 n'a plus de raison d'exister, en d'autres termes, les économies émergentes doivent être prises en considération dans le monde mondialisé d'aujourd'hui", a-t-il dit.

"Les organisations multilatérales et les règles internationales existantes ont été rejetées par l'histoire. Le Fonds monétaire internationale et la Banque mondiale devraient s'ouvrir davantage à une plus grande participation des économies en développement", a dit M. Lula dans son discours prononcé lors du sommet du G20.

"Cela signifie plus de voix et plus de représentations pour les pays en développement", a-t-il souligné.


Sommet du G20 : les réactions, NouvelObs.

Des bénéfices record

Après une année 2007 record, les entreprises du CAC 40 pourraient voir leurs bénéfices encore augmenter de plus de 12% en moyenne en 2008 malgré la crise, selon une étude du cabinet PriceWaterHouseCoopers (PWC) publiée samedi dans Le Monde.

Se fondant sur des estimations de résultats pour toute l'année 2008, les experts du cabinet d'expertise comptable ont calculé qu'au total, les quarante plus grosses entreprises françaises allaient enregistrer une hausse de 12,09% de leurs bénéfices par rapport à 2007, une moyenne pondérée en fonction de la capitalisation boursière de chaque société.

Selon PWC, qui a réalisé cette étude à la demande du quotidien, les entreprises voient encore progresser leurs résultats en 2008 car "la traduction chiffrée de la crise n'apparaîtra réellement dans les résultats qu'en 2009".

Le bénéfice net total des entreprises du CAC 40 "anticipé actuellement par les analystes" est de 99 milliards d'euros pour 2008, d'après PWC.

Source : AFP - Yahoo! Actualités

Sommet UE-Russie (2)

Revue de presse européenne, euro|topics
Le problème majeur pour le quotidien Corriere della Sera est la dépendance de l'UE à l'énergie russe : "Le ciel politique au-dessus de Nice est de plomb aujourd'hui. La soif d'énergie, que l'on ne peut pas ignorer, pèse comme un roc sur la table des négociations. L'UE tente de libérer ses conduites de gaz des griffes de l'ours russe, tandis que [le Premier ministre russe Vladimir] Poutine travaille dans le sens contraire. L'UE veut se créer un espace énergétique d'urgence, de l'énergie éolienne néerlandaise et de l'énergie hydraulique norvégienne aux gazoducs transsahariens du Nigeria et au gaz d'Azerbaïdjan, pour pouvoir s'approvisionner elle-même dès que la Russie aura fermé les vannes. Les 27 pays européens importent 61 pour cent de leurs besoins de Russie, et sept d'entre eux dont les Etats baltes sont complètement dépendants de Moscou. Cette situation est trop risquée."


UE et Russie se rejoignent sur la sécurité et la crise, Reuters - Yahoo! Actualités
Réunis à Nice, Européens et Russes ont appelé à l'organisation en 2009 d'un sommet avec les Américains sur un nouveau cadre de sécurité en Europe et Nicolas Sarkozy a demandé à Moscou et Washington de s'abstenir d'ici là de tout déploiement de missiles sur le Vieux continent.

"En tant que président de l'Union européenne, je propose une rencontre, mi-2009, dans le cadre de l'OSCE (Organisation de sécurité et de coopération en Europe), pour poser les bases d'un accord sur la sécurité pan-européenne", a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse.


Sarko sur la brèche et dans la brèche, Medvedev en bandoulière, Dedefensa
Le Guardian, aujourd’hui également, va plus loin et il a raison. Il présente la démarche de Sarkozy comme une alliance de facto entre le Français et le Russe Medvedev dans cette affaire du BMDE. Il observe que le président français soutient la proposition russe d’un nouvel arrangement paneuropéen de sécurité («Sarkozy backs Russian calls for pan-European security pact»), dans lequel doit s’inscrire une résolution de l’affaire BMDE/Iksander par l’élimination conjointe des deux projets.

[...]

Le sommet de Nice a impliqué officiellement l’UE dans l’affaire du BMDE, ce que l’UE se refusait jusqu’ici à faire. Cela laissera de très lourdes traces. Désormais, la voie empruntée par le sommet de Nice conduit à des manœuvres de grand style sur la sécurité européenne, cette fois avec l’UE et les Européens obligés à être partie prenante, plutôt que l’habituel regroupement moutonnier au sein de l’OTAN. Inutile de dire que l’on se prépare de rudes affrontements au sein de l’UE, par exemple lorsque les Tchèques en seront les présidents (en janvier-juillet 2009). Bien entendu, en même temps que leurs dirigeants ne pouvaient s’opposer à l’initiative française engageant l’UE, Tchèques et Polonais se rassemblaient à Prague et en catimini pour affirmer leur certitude “à 100%” que le BMDE serait installé, – ce qui est beaucoup préjuger de la positon du nouveau président US.

L'enjeu du Sommet du G20 (3)

Le Sommet du G20 «a pour objectif de réformer et réguler le système financier international» (RFI), mais cette déclaration officielle masque l'intérêt des États-Unis à maintenir un statu quo politique qui leur est favorable.

De nouvelles alliances se sont nouées, celle entre l'UE et la Russie (Monde en Question) et celle entre Tokyo, Pékin et Séoul (RIA Novosti) et entre l'Europe et l'Asie.

Mais il est douteux que ces alliances aboutissent à «tenir compte des intérêts des nouvelles puissances économiques que sont la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie, ou encore les pays exportateurs de pétrole» (Les Affaires).

Mais un processus est en cours, qui inexorablement aboutira à un nouveau partage du pouvoir politique au sein des organisations internationales conforme au pouvoir économique (Xinhua).

Le temps joue en faveur de la Chine :
[Les économistes et les experts financiers chinois ] pensent que les participants au Sommet vont probablement attendre que la Chine commence à jouer un rôle plus important et prenne sur elle plus de responsabilité en fonction de sa grande taille économique.

A court terme, les économistes et les experts financiers pourraient s'adresser à la Chine pour qu'elle fournisse des liquidités en dollars américains aux banques centrales de nombreux pays, lui demander de continuer à détenir des actifs en dollars dans les réserves de devises étrangères, et, à moyen terme, de demander qu'elle adopte un système plus flexible du taux de change.

En mettant en évidence l'importance croissante de la Chine, certains économistes suggèrent aussi qu'on pourrait lui donner une position plus importante dans les principaux organismes monétaires internationaux afin qu'elle puisse jouer une fonction dans le remodelage de la nouvelle structure financière internationale.

Wang Tao, économiste de l'UBS Securities a dit à China Daily: "La question d'accroître le rôle de la Chine dans les organismes internationaux importants, comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, sera certainement discutée".

Le Quotidien du Peuple


G20 : les USA doivent en priorité éliminer les actifs "toxiques", Aujourd'hui le Japon
Le Premier ministre japonais Taro Aso va pousser lors du sommet du G20 à Washington pour que les Etats-Unis et les autres pays touchés par la crise donnent la priorité à l'élimination des actifs "toxiques" des bilans de leurs établissements financiers.

"La première chose à faire c'est de donner une information complète sur les crédits douteux et retirer ces actifs à problèmes des bilans" des banques et autres institutions qui en détiennent, a indiqué Kazuo Kodama, porte-parole du ministère des Affaires étrangères nippon.

Le porte-parole a émis une critique à peine voilée de déclarations récentes du secrétaire au Trésor américain, Henry Paulson qui a annoncé mercredi qu'il privilégiait désormais l'apport par l'Etat de capitaux aux banques, plutôt que d'utiliser l'enveloppe budgétaire de 700 milliards de dollars à sa disposition pour leur racheter leurs actifs invendables.

La Russie commence à former une zone rouble, RIA Novosti
Après la Biélorussie, la zone rouble sera sans doute étendue à la Moldavie où les chefs de gouvernement des pays membres de la CEI (Communauté des Etats indépendants) se sont réunis vendredi pour discuter de "l'intempérie financière" dans le monde. La Moldavie pourrait être suivie de la Chine et des autres pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).

14 novembre 2008

Sommet UE-Russie (1)

Pour la Russie, le Sommet UE-Russie à Nice est l'occasion de renforcer ses positions stratégiques en Géorgie et de préparer des propositions politiques communes pour le Sommet du G20 à Washington.


Source : RIA Novosti


Voici quelques extraits de l'analyse de Andreï Fediachine publiée par RIA Novosti.
Le document, signé par le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune Javier Solana, indiquait ouvertement que la reprise des négociations avec la Russie était d'une nécessité urgente. Il soulignait que sans la Russie, il était impossible de régler les problèmes du Proche-Orient, de l'Iran et de la Corée du Nord ainsi que les conflits gelés en Europe, les problèmes du terrorisme, de la sécurité nucléaire, de la stabilité, mais aussi la crise financière... De surcroît, la Russie assure la stabilité énergétique de l'Europe, et il serait préférable d'avoir de bonnes relations avec ce genre d'Etats.

[...]

La Russie n'est pas qu'un robinet de gaz pour l'Europe. Elle représente également un débouché colossal pour la production européenne. Or, on ne discute pas devant ce genre de marché. Fin octobre dernier, les échanges commerciaux entre Moscou et Bruxelles se sont accrus de 37 milliards d'euros, par rapport à la même période de 2007, ayant atteint 170 milliards d'euros. La lettre de Javier Solana mentionnée ci-dessus indiquait notamment que l'UE ne pouvait pas négliger le fait que toujours plus de réserves de change étaient converties en euros en Russie et que ce pays représentait à l'heure actuelle l'un des plus importants "détenteurs d'euros" dans le monde.

[...]

Bruxelles désapprouve plusieurs choses :
a) l'industrie européenne de transformation du bois pâtit de l'augmentation par la Russie des taxes à l'exportation du bois;
b) les limitations strictes sur le taux de pesticides autorisés dans les produits carnés importés de l'UE, ce sont [selon l'Europe] des "restrictions commerciales cachées destinées à protéger le producteur national" qui peuvent mener à l'interdiction totale des importations en Russie de viandes et volailles européennes;
c) le déchargement obligatoire des prises de pêche dans les ports russes est qualifié de "forme de restrictions commerciales".
L'Europe insiste également pour que la Russie signe avec elle un accord autorisant les compagnies aériennes européennes à survoler gratuitement la Sibérie, en le posant comme préalable à son adhésion à l'OMC.


Lire aussi :
• Interview du président russe Dmitri Medvedev au quotidien français Le Figaro, RIA Novosti
• Considérable bouleversement discrètement en cours, Dedefensa
• UE-Russie, RIA Novosti
• UE-Russie, Yahoo! Actualités
• Russie-UE, RIA Novosti

L'enjeu du Sommet du G20 (2)

L'enjeu du Sommet du G20 tourne autour du leadership du Nord (USA et UE) contre le Sud. La Russie et la Chine, aidées par l'UE, joueront un rôle majeur pour réduire l'influence politique des États-Unis à son poids économique.

Il est significatif qu'avant le G20 Wall Street soit en baisse (Le Journal des Finances) alors que les bourses d’Asie sont en hausse (Le Journal des Finances).

Tous ceux qui plaident pour un "Bretton Woods II" cherchent à appliquer une recette du passé, mais le BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) plaide pour un rééquilibrage politique :
La crise, que beaucoup imputent à des prises de risque excessives et à une gestion déficiente des risques sur les marchés financiers, a mis en évidence la nécessité d'une réforme complète de la structure économique et financière globale existante, en d'autres termes du système Bretton Woods (du nom des accords qui gouvernent la finance mondiale depuis la fin de la seconde guerre mondiale), a précisé M. GGe Huayong [directeur éxécutif de Chine au FMI].

La réforme monétaire et financière internationale devrait respecter les deux principes de réforme continue et de large participation pour que tous les pays dans le cadre économique et financier global puissent équilibrer leurs droits et obligations et prendre part équitablement au processus d'élaboration de régulations, a-t-il ajouté.

Source : Xinhua.


Ce Sommet du G20 «est l'occasion pour la Chine d'affirmer sa puissance en montrant la voie à suivre» :
"Avec près de 2 milliards de dollars en réserves étrangères et un excédent budgétaire, la Chine a des marges plus larges de relance budgétaire que les gouvernements de nombreux pays en voie de développement, qui doivent en plus faire face à de déficits extérieurs élevés et le fardeau de la dette", a déclaré Jing Ulrich, directrice générale et présidente de China Equities J.P. Morgan.

Les économistes disent que la Chine est une trop grande économie qui ne montre pas sa position aujourd'hui. C'est pourquoi ils pensent que les participants au Sommet vont probablement attendre que la Chine commence à jouer un rôle plus important et prenne sur elle plus de responsabilité en fonction de sa grande taille économique.

En mettant en évidence l'importance croissante de la Chine, certains économistes suggèrent aussi qu'on pourrait lui donner une position plus importante dans les principaux organismes monétaires internationaux afin qu'elle puisse jouer une fonction dans le remodelage de la nouvelle structure financière internationale.

Source : Aujourd'hui la Chine


Considérable bouleversement discrètement en cours, Dedefensa
Il devrait suffire de consulter cette réponse du président russe Dmitri Medvedev à une question, dans l’interview du Figaro, le 13 novembre, pour mesurer le changement intervenu dans les relations paneuropéennes, essentiellement entre la Russie et les grands pays de l’UE, et plus généralement dans les relations internationales en général, avec les deux crises successives de Géorgie (7 août 2008) et du système financier international (15 septembre 2008). La question est celle-ci: «Vous participez ce week-end au sommet de Washington sur la crise. Arrivez-vous à Washington avec des propositions précises?», – et cette question, en vérité, aurait aussi bien pu mentionner le sommet entre la Russie et l’UE, aujourd’hui à Nice, avant le sommet du G20 à Washington…

Voici la réponse de Medvedev:

«Non seulement je vais arriver avec des propositions mais je les ai déjà envoyées au président Sarkozy, au premier ministre Berlusconi, à la chancelière Merkel, au premier ministre Brown. Ce n'est pas un secret, nous partageons la même vision de la genèse et de la nature de la crise. Nous devons trouver des solutions pour stabiliser durablement le système financier et le réformer. Comment minimiser les dégâts de la crise actuelle ? Comment éviter la répétition d'une telle crise ? Nous devons trouver les réponses à ces deux questions clés.

»La nouvelle architecture financière mondiale doit être en premier lieu plus transparente, plus prévisible. Il faut jeter les bases d'un nouveau Bretton Woods qui comprendra de nouvelles institutions internationales de crédit, un nouveau système de comptabilité, un nouveau système d'assurance du risque. Nous avons proposé l'idée d'un système d'alerte préalable des risques, qui doit être repris à leur compte par tous les pays.»

[...]

L’Europe est particulièrement en pointe dans cette transformation, au travers de la transformation ultra-rapide, actuellement en cours, des relations entre les “acteurs essentiels” de l’UE et la Russie. La situation ridiculise absolument cette évaluation des proclamations de la fin août 2008 sur l’“isolement de la Russie” (crise géorgienne), – il y a seulement trois mois! – comme celle d’une époque antédiluvienne. Il y a une dynamique historique en marche qui nous paraît irrésistible. Les USA d’Obama, avec quelque retard, devraient chercher à suivre, – cela, au lieu de l’analyse convenue d’un monde dans l’attente d’un “leadership restauré” des USA, antienne d’une autre époque, dépassée et obsolète. («Dans cette bulle [d’] “obamania”, il y a quelque part en creux l'attente d'un leadership américain mais, cette fois, éclairé, bon et éclairé»; cette analyse émouvante de Pierre Lellouche à France 24 le 7 novembre 2008, aurait sans aucun doute eu son petit succès en 1981, par exemple.) On n’a certainement jamais vu autant d’activité diplomatique de coopération et de transformation qu’en cette période d’une transition si importante aux USA, c’est-à-dire avec les USA absents, – Bush inexistant, Obama pas encore installé. L’activité diplomatique intense en cours montre que le monde n’est nullement en attente d’une “restauration” du leadership US pour recommencer à fonctionner, mais qu’il fonctionne effectivement.


Revue de presse française, NouvelObs
LA CHARENTE LIBRE
L'Europe, outre l'intérêt qu'elle a d'agir de concert avec Moscou lors du sommet du G20, ne peut oublier qu'elle dépend pour la moitié de ses importations de gaz de la Russie.

LA PRESSE DE LA MANCHE
Nicolas Sarkozy a rappelé à plusieurs reprises que les accords de Bretton Woods qui, après la guerre, ont organisé le système actuel autour du dollar-étalon, établi monnaie de référence, n'ont plus guère de sens aujourd'hui, sinon la force de l'habitude. Tout simplement parce que l'Amérique a joué et triché avec sa monnaie, sous prétexte que son statut la rendait intouchable. La dette américaine de l'Etat fédéral, des cinquante Etats, des collectivités, des entreprises et des particuliers, est considérable, elle n'a rien à voir avec la valeur affichée du dollar. Ce qui explique la confiance qui se porte vers l'euro qui, insensiblement, devient une monnaie de référence plus crédible, pour de nombreux pays. Pour Nicolas Sarkozy, l'hégémonie du dollar est à revoir, et il n'est pas sain qu'une seule monnaie puisse vivre sur le dos des autres.

Commentaires : Nicolas Sarkozy reprend la position de de Hu Jintao (Chine) et Dimitri Medvedev (Russie).
Lire aussi :
• Nicolas Sarkozy, porte-parole de Hu Jintao, Monde en Question.
• Sarkozy, porte-parole de Medvedev, Monde en Question.
• Dmitri et Nicolas en hyper-phase, Dedefensa.


Sommet de Nice : Russes et Européens en quête d'alliance avant le G20, AFP - Yahoo! Actualités
Les dirigeants russes et européens, qui sont confrontés à un climat économique de plus en plus difficile, ont multiplié les signes de convergence sur ce sujet ces derniers jours.


Le G20 de Washington va chercher à enrayer la crise, la récession s'étend, AFP - Yahoo! Actualités
La marge de manoeuvre du président américain, en fin de mandat, est de toute façon réduite. Et les deux mois qui séparent son successeur Barack Obama de sa prise de fonction pourraient également encourager l'immobilisme de Washington.

Les Européens admettent que la réunion de Washington ne débouchera pas sur un nouveau "Bretton Woods", du nom des accords ayant donné naissance en 1944 à l'architecture financière actuelle, comme certains le souhaitaient, notamment les Français.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a averti qu'il ne fallait pas attendre "dans l'immédiat un miracle" de ce sommet, mais plutôt le "début d'un processus".


Le G20 a quelques mois pour changer le système financier mondial, Reuters - Yahoo! Actualités
George Bush invitera ainsi la communauté internationale à réparer le système financier international et non à le "démanteler" et défendra l'idée que la liberté des marchés reste "le meilleur système", a fait savoir mercredi la Maison blanche.

Les pays émergents, eux, mettent en avant un renforcement de leur participation aux institutions internationales.

L'UE, qui sera en force autour de la table - France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Pays-Bas et Commission européenne, défendra une position adoptée vendredi dernier par les 27 à Bruxelles.

Commentaires : La position de l'UE est proche celles de la Chine et de la Russie.


Le G20 se mobilise face à la crise, première récession en zone euro, AFP - Yahoo! Actualités
Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays exerce la présidence de l'Union européenne, a estimé que la réunion du G20 "ne doit pas être un sommet pour rien". "La crise financière est d'une très grande gravité. (...) il faut changer les choses, il faut les changer durablement, structurellement", a-t-il déclaré.

Il a salué l'engagement de la Russie dans la recherche de solutions à la crise, lors d'un sommet UE-Russie à Nice (sud de la France).

"Je crois pouvoir dire là aussi que les propositions russes, techniques, financières, économiques, sont de grande qualité et qu'elles se rapprochent beaucoup des propositions européennes", s'est félicité M. Sarkozy.

Sarkozy porte-parole de Medvedev


Source : RFI

En septembre, on pouvait remarquer que Nicolas Sarkozy portait le même costume que Dimitri Medvedev et déduire que ce petit détail vestimentaire augurait une convergence de vue à propos de la Géorgie (Revue de presse).


En novembre, Sarkozy va encore plus loin :
• Le 13 novembre, Dmitri Medvedev exprime le vœu «que la Russie et l'Union européenne vont pouvoir "parler d'une seule voix" au sommet de Washington (G20) sur la crise financière» (AFP - Yahoo! Actualités).
• Le 14 novembre, Nicolas Sarkozy se félicite «que les propositions russes, techniques, financières, économiques, sont de grande qualité et qu'elles se rapprochent beaucoup des propositions européennes"» (AFP - Yahoo! Actualités).

Lire aussi : Nicolas Sarkozy, porte-parole de Hu Jintao, Monde en Question.