Depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, deux système politiques diamétralement opposés sont en application, l’un envers les Juifs et l’autre avec la population d’origine, la minorité palestinienne.
Le juif se promène libre partout, pendant que l’arabe a besoin d’autorisation pour se rendre d’une ville à l’autre, toute proche, même s’il s’agit d’une visite urgente, comme pour aller chez un médecin. Les juifs sont des citoyens libres qui se déplacent comme ils veulent, alors que les arabes sont enfermés dans des ghettos clos.
L’Etat juif émet des lois pour voler les terres des arabes, qu’ils ont héritées de leurs pères et aïeux, afin de les donner aux juifs qui viennent en Israël, en provenance de Russie, de France ou d’Argentine. Et aujourd’hui, après 60 ans de la création de cet Etat hébreu, le touriste peut venir en Galilée pour constater deux sociétés entièrement différentes, des villages à forte densité de population, comme les ghettos, pour les arabes (après que leurs terres aient été volées) et des villages qui baignent dasn une verdure éclatante comme en Europe, des villages pour les Juifs, bien évidemment.
Nous avons toujours dit, nous qui sommes restés dans notre patrie, mais assiégés, que la démocratie israélienne est semblable à l’antique démocratie grecque, une démocratie pour les libres seulement, quant aux esclaves, ils n’ont que l’humiliation entière, la violation entière de leurs droits humains.
Notre voix, de l’intérieur de notre siège, parvient difficilement au monde, vers l’Europe, les Etats-Unis, les Nations-Unies et les organisations internationales des droits de l’homme, car la voix de l’institution israélienne dominante dit au monde, dans une arrogance raciste et blanche, que la démocratie israélienne est le seul oasis de la démocratie au Moyen-Orient.
Le vrai récit global de notre tragédie dans notre pays n’a pas encore été "racontée". Tout comme ne l’a pas été la topographie historique, sociale, économique et culturelle de notre état, à l’intérieur de notre siège. Comment le prisonnier peut, dans sa cellule fermée, ne pas désespérer ? Cette question, se la pose celui qui n’est pas dans la cellule, et celui qui est enfermé dans la cellule lui répond : si je désespère, à quoi cela servira-t-il ? Ma situation sera-t-elle meilleure ? Les 150.000 Palestiniens qui sont restés dans leurs villes et villages, immédiatement après la Nakba, sont devenus actuellement un million 250.000 Arabes palestiniens. Nos pères et grand-pères ont cassé et travaillé la pierre, nos pères ont "cuisiné" la soupe du sol, et fondamentalement, nous ont nourris des fruits des arbres.
Le fait que la minorité palestinienne soit restée dans la patrie, qu’elle se soit développée et que sa conscience se soit forgée sont une épopée héroïque. Et si le monde arabe était, politiquement et médiatiquement, développé et moderne, il l’aurait présentée au monde comme une odyssée moderne. Mais au cours de dizaines d’années, les médias officiels stupides se sont comportés avec nous comme si nos étions des "traîtres", des "sionistes" ou des "collaborateurs". Et lorsqu’en Eurpe, nous rencontrions quelques "nationales" arabes, ils refusaient de s’adresser à nous, car nous étions les "collaborateurs de l’ennemi sioniste", ni plus ni moins.
Année après année, le système israélien s’est mis à arracher les racines des vivants, à pratiquer une discrimination de plus en plus manifeste, de plus en plus insolente, ne cherchant plus à la camoufler par des artifices variés.
Je rappelerai à ceux qui ne se souviennent plus que le raciste Meir Kahana, le fils du racisme américain, est devenu membre du parlement israélien dans les années 70 du siècle dernier, alors qu’à l’époque, une certaine gêne existait encore dans la "gauche" et la "droite", amenant la Knesset presque unanime à émettre une loi spéciale pour chasser Kahana de la Knesset. Begin, dirigeant de la droite israélienne avait déclaré que lorsqu’il se rappelle ce que les nazis ont fait aux Juifs en Allemagne, il n’est pas prêt à autoriser à un raciste juif hostile aux Arabes à demeurer à la Knesset !!
Actuellement, les masques sont tombés, les illusions aussi, et le mensonge. La prostitution démocratique est à nu... Avigdor Lieberman, émigré russe arrivé en Israël dans les années 70, est devenu chef, chef national, il a fondé un parti dont la base est constituée de russes, et c’est un parti fasciste et raciste, selon tous les critères.
Il y a quelques années, il a proposé de lancer des bombes "non conventionnelles" sur le barrage d’Assouan (en Egypte), et une attaque militaire surprise sur la Syrie et sur l’Iran.
Aujourd’hui, après une expérience politique, il considère que les Arabes palestiniens qui vivent à l’intérieur de l’Etat d’Israël, sont le problème réel d’Israël et se pose la question : pourquoi l’Etat palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza devrait-elle être uninational alors qu’Israël est "bi-national" et que 20% de sa population est palestinienne ?
Il a insisté, dans tous ses programmes politiques électoraux et dans sa vision politique, sur ce problème. Tous reconnaissent que cette propagande est raciste, et qu’il s’agit d’une menace collective contre un million et 250.000 Arabes Palestiniens, qui sont en même temps des citoyens de l’Etat d’Israël.
Même le chef du gouvernement Ehud Olmert a déclaré que "les opinions de Lieberman ne sont pas les miennes, et les positions du gouvernement ne sont pas celles de Lieberman, et il le sait". Mais, M. Olmert, Lieberman n’est pas un simple citoyen de l’Etat d’Israël, il est à l’intérieur du gouvernement, il est le vice-premier ministre aux affaires stratégiques, il est membre de la haute commission de la sécurité dans le gouvernement, et on dit aussi qu’il est responsable de la confrontation au "danger iranien". Et nous, les Arabes Palestiniens en Israël, nous nous demandons : est-il responsable aussi du danger que représentent les Arabes Palestiniens en Israël ?
Lieberman n’est pas actuellement un chien qui aboie sous sa seule responsabilité, il est vice-premier ministre du gouvernement d’Israël. Et s’il en est ainsi, et pas moins que Heider (en Autriche), ne pouvons-nous pas dire que le racisme est officiellement présent à l’intérieur du gouvernement d’Israël ?
Israël vocifère, officiellement, lorsqu’un raciste ou antisémite occupe une place en Europe ou en Amérique du Sud, il hurle chaque fois que le président iranien Ahmadinajad fait une déclaration, quelle qu’elle soit, et la question est : est-ce que le racisme chez les autres est dangereux, empoisonné, menaçant pour les Juifs alors que le racisme chez les juifs fait partie de la liberté d’expression ?
Lieberman a clairement exprimé sa philosophie raciste dans une longue interview accordée au britannique Sunday Telegraph, et les politiciens arabes, du Golfe à l’ocean, lisent l’anglais. Qu’ils lisent donc les nouveaux joyaux du nouveau Fuhrer Adolf Lieberman et qu’ils les diffusent dans le monde, qu’ils les annoncent aux Nations-Unies et à l’Unesco. Mais les régimes arabes sont silencieux car le maître américain les a écrasés et leur a dit de se taire. Ils se sont tus.
Et nous, les Arabes Palestiniens, qui sommes restés sur la terre de nos pères et de nos aïeux, nous n’avons été ni stupéfaits ni épouvantés, et nous disons en hébreu aux juifs : nous étions ici, avant que vienne Lieberman en émigré sur notre terre, et nous resterons ici, même après la disparition de Lieberman, en tant qu’individu et en tant que phénomène. Mais nous mettons en garde Israël, les Arabes et le monde ! Faites attention au serpent nazi (juif) qui lève sa tête et qui élève la voix, en toute confiance.
Salim Jubran
Publié par CCIPPP.
Lire aussi :
• Marzûq al-Halabi, Au commencement, l'épuration ethnique, Palestine Solidarité.
• Dossier Avigdor Lieberman, Palestine Solidarité.
• Les origines du conflit israélo-palestinien (I), CCIPPP.
• Les origines du conflit israélo-palestinien (II), CCIPPP.
• Les origines du conflit israélo-palestinien (III), CCIPPP.
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