11/08/2011, Frédéric LORDON, Le commencement de la fin, Les blogs du Diplo
Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côté japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d'irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d'incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis. Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu'elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s'annonçaient désastreuses.11/08/2011, Dmitri KOSSYREV, Crise mondiale : l'Asie a été capable de faire front, RIA Novosti
Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu'elles ne l'ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l'un puis l'autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. A ceci près que la puissance publique qui était encore disponible pour ramasser les morceaux du premier accident sera par construction aux abonnés absents si le second vient à survenir - ce qu'il est en train de faire. Et l'on admirera au passage cet élégant jeu de chassés-croisés privé/public (le sinistre des banques sinistre les Etats qui menacent de (re)sinistrer les banques) et Etats-Unis/Europe (les subprime, par récession interposée, ruinent les Etats européens qui, par la crise des dettes publiques, ruineront en retour le système bancaire étasunien (juste après l'européen), soit métaphoriquement : Lehman-Grèce-Goldman - ou le charme absolu de la mondialisation et de ses interdépendances qui rapprochent les peuples (dans le même bac à mouscaille).
Maintenant que sont bruyamment signifiées, à propos du cas a priori le plus favorable, l'impossibilité de le régler dans un horizon de moyen terme et l'injonction sans appel d'aller se jeter dans l'impasse de l'austérité, la certitude de la catastrophe finale commence à se profiler. C'est sous cette perspective qu'il est plus judicieux de reformuler le problème général de la dette - mais évidemment en de tout autres termes : la mondialisation néolibérale va périr par la dette parce que, à l'encontre de l'idée reçue qui le présente comme la raison économique même, le néolibéralisme est fondamentalement le régime économique du surendettement généralisé. Dette des ménages, dette des institutions financières, dettes des Etats : la dette globale a monstrueusement explosé en vingt ans de mondialisation dans la plupart des pays : de 220 à 500 points de PIB pour le Royaume-Uni entre 1990 et 2010, de 130 à 370 points de PIB pour l'Espagne, de 200 à 350 points de PIB pour la France, de 200 à 280 points de PIB pour les Etats-Unis…
Mais l'essentiel est ailleurs : il est dans le fait que jamais un groupe d'intérêt aussi puissant que celui qui s'est constitué autour de la finance lato sensu ne renoncera de lui-même au moindre de ses privilèges, et que seuls peuvent le mettre à bas la force d'un mouvement insurrectionnel - puisqu'il est bien clair par ailleurs qu'aucun des partis de gouvernement nulle part n'a le réel désir de l'attaquer -, ou bien la puissance dévastatrice d'une catastrophe que son système aura lui-même engendré. A l'évidence, c'est cette dernière hypothèse qui tient la corde, et puisqu'elle déploie maintenant ses effets avec la force de fatalité du tsunami évoqué en ouverture, il ne reste plus qu'à attendre qu'elle accomplisse pleinement ses virtualités…
Si la "première vague" de la crise 2008 a des conséquences globales, elles se limitent à une simple formule : la crise a profité à la Chine, l'Inde, l'Asie en général. Qui en 2009 a maintenu une croissance économique de 8,8% tandis que le monde entier a connu une baisse de 2,2%? La Chine. L'Inde a connu une croissance "modeste" de 6%, ce qui n'est pas mal non plus.11/08/2011, Les émeutes dues à la politique sociale, euro|topics
Et voilà ce qui s'est finalement produit : au début du siècle on pensait que l'économie chinoise égalera celle des Etats-Unis au milieu du siècle. Mais les estimations actuelles montrent que ce sera le quart dans les dix prochaines années, et pour 2050 elle sera deux fois supérieure à l'économie américaine, tandis que l'Inde rattrapera les Etats-Unis (l'auteur de cette estimation, faite en mars dans le magazine Russia in Global Affairs, est Chas Freeman).
Pour la presse, les émeutes reflètent l'échec de la politique sociale et d'intégration menée principalement par le gouvernement Labour précédent.10/08/2011, Petite histoire des émeutes en France, Vous avez dit sécurité ?
À l'heure où des émeutes d'une ampleur nouvelle ont lieu en Angleterre, et où le parallèle avec le mouvement français de novembre 2005 vient souvent à l'esprit, on proposera ici à titre de document une petite histoire des émeutes en France. Du moins dans leur forme contemporaine, car ce phénomène n'est pas propre à notre temps. Le mot Émeute provient du verbe Émouvoir. Du haut Moyen Age à la Renaissance, une « Esmote » désigne une émotion collective prenant la forme d'un soulèvement populaire spontané. « Tumulte séditieux, soulèvement dans le peuple », indique le Dictionnaire de l'Académie française au milieu du 18ème siècle. Une longue histoire, donc.10/08/2011, François CHESNAIS, Les dettes illégitimes - Quand les banques font main basse sur les politiques publiques, Contretemps
Aujourd'hui, les économies européennes sont confrontées à la perspective d'une longue récession, accompagnée d'un chômage de masse structurel, qui frappe déjà et qui frapperait toujours plus fortement les salariés de plus de cinquante ans et surtout les jeunes. Depuis l'automne 2008, dans la très grande majorité des pays européens comme dans beaucoup de parties du monde, les salariés et les jeunes ont subi les effets de la crise sous la forme du chômage dont le BIT a rappelé récemment l'ampleur, ainsi que sous celles d'une précarité et d'une déqualification accrues de l'emploi. Depuis 2009, les groupes industriels européens ont réalisé l'essentiel de leurs nouveaux investissements en Asie ou dans les plus grands pays d'Amérique latine. C'est le cas de groupes français importants. Dans de nombreuses régions industrielles d'Europe, les salariés sont frappés par le chômage de masse, à un niveau jamais atteint depuis les années 1930.10/08/2011, La rebelión de los pueblos, ArgenPress
Es una verdadera rebelión de las masas, de los pueblos del mundo del siglo XXI. Protestas de masas de personas de diferentes edades, pero sobre todo jóvenes, se alzan en distintas partes del mundo; en Europa desde España, las manifestaciones se han extendido como una infección venérea a Berlín, París, Budapest, Lisboa, Praga, Varsovia y Viene entre otras. Pero es una infección positiva que trae vientos nuevos.10/08/2011, La Chine réclame la réduction du budget… du Pentagone, Dedefensa
No hay ninguna duda que las rebeliones que han estallado en varios lugares de Europa, en especial en Inglaterra y España, es producto de la brutalidad policial y las protestas de los indignados de España tienen mucha semejanza con otras de Europa y de otras partes del mundo. La guerra civil en Libia no habría estallado si Gadafi hubiese escuchado las críticas que se le hacían en las manifestaciones, pero sintiéndose seguro recurrió a la represión violenta dando muerte a jóvenes desarmados. Todas estas rebeliones tienen en común la desocupación de gran parte de la juventud. Y desocupación significa pobreza, mala salud, drogadicción, aumento de la criminalidad. A todas luces es un fracaso del sistema capitalista neoliberal.
La Chine se conduit selon les pures règles du capitalisme le plus pur et le plus dur. Comme le veut ce capitalisme, et notamment aux USA, la souveraineté, l'Etat régalien, ces vieilles choses, valent bien peu de chose. C'est le dollar, le sacré dollar qui règle tout. Alors la Chine, qui a plus de $1.000 milliards en bons de trésor US et donc se trouve être la premières prêteuse à alimenter la dette colossale des USA, tape du poing. Imaginez qu'elle soit à la table du conseil d'administration du formidable consortium Washington-USA, Inc., comme premier actionnaire extérieur, et qu'elle consulte les comptes, et s'écrie, furieuse, à l'adresse des dirigeants de la société : "Ecoutez, vous dépensez trop d'argent en quincailleries militaires, en expéditions pas rentables du tout ; moi, je veux protéger mon investissement, et je veux une société plus rentable, – alors, arrêtez de faire joujou avec la ferraille militariste, sinon... !" (Menaces de retrait des investisseurs, comme on dit à Wall Street...)10/08/2011, La crisis de deuda de EE.UU., CADTM
"No es una novedad que los estudios, auditorías e investigaciones denuncian que la deuda pública, en lugar de contribuir con recursos al Estado, ven desviados esos recursos (que deberían estar destinados a áreas sociales) para el pago de intereses y amortizaciones de una deuda cuya contrapartida no se conoce, porque no existe la adecuada transparencia."10/08/2011, Dossier : S&P abaisse la note de dette américaine à "AA+", Xinhua
Lire aussi :
• Revue de presse Crise économique, politique et sociale 2011, Monde en Question.
• Dossier documentaire Économie crise, Monde en Question.
• Dossier documentaire Économie politique, Monde en Question.
• Dossier documentaire Économie sociale, Monde en Question.
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