7 octobre 2008

Les conséquences géopolitiques de la crise financière

Leur religion en lambeaux, leur Foi pulvérisée, Dedefensa
Nous ne connaissions pas l’acronyme “TINA” (There Is No Alternative), qui fut effectivement le moteur terroriste de la Foi interdisant la pensée alternative, mais nous connaissons bien le triomphalisme qui a accompagné les commentaires sans cesse et sans fin qui rythmèrent d’un champ martial la marche en avant du néolibéralisme. Entre ces deux armes dialectiques, – “rien d’autre n’est possible” et “le néolibéralisme triomphe”, – fut effectivement établi un terrorisme de la pensée comme il n’en exista jamais auparavant, sans le moindre doute possible. Ce terrorisme réussit à imposer cette formule orwellienne selon laquelle le conformisme de la pensée c’est la liberté de la pensée, et cela marcha à tombeaux ouverts. Ce fut ce que nous avons désigné comme le diktat. Nous devons effectivement à cette crise et à la peur qu’elle suscite au sein du clergé de la chose qu’effectivement le voile est soulevé. Le roi est nu, comme on dit.

Cette mise en lambeaux de leur religion et cette pulvérisation de leur Foi sont, sans aucun doute là non plus, le grand événement de ce mois de septembre 2008, bien plus important que la crise elle-même, et il s’agit du plus grand événement depuis 9/11 qu’il surpasse évidemment en conséquences. De celles-ci, de ses conséquences, nous ne savons rien. L’événement ne nous promet rien, ni dans un sens ni dans l’autre, il accomplit cet acte fondamental de libérer la pensée de ses chaînes, – il déchaîne la pensée. Nul ne sait ce qu’il résultera de ce déchaînement. Il suffit d’admettre que l’acte se suffit à lui-même pour arguer de son importance fondamentale. Il suffit de l’admettre pour se tenir désormais prêt à tout.


JAMES Harold, Les conséquences géopolitiques de la crise financière, L'Économiste
Les premières étapes de la crise du crédit de 2007 ont été gérées apparemment sans douleur parce que des fonds souverains du Moyen-Orient, mais surtout de Chine, étaient volontaires pour entrer dans le jeu et recapitaliser la dette des institutions américaines et européennes.
Le moment clé des événements actuels est survenu quand le fonds d’investissement souverain chinois China Investment Corp (CIC) a refusé d’aller plus loin dans son exploration de la possibilité de racheter Lehman Brothers. Son recul marquera à l’avenir le moment où l’histoire aurait pu prendre une autre tournure.


Robert Zoellick espère que la réunion du G7 calmera les marchés, Le Point
"Le G7 ne fonctionne plus", a-t-il déclaré. "Il faut un nouveau groupe pour une nouvelle ère. Le nouveau multilatéralisme, s'accordant à notre époque, aura besoin d'être un réseau flexible et non pas un système figé ou unitaire".

Il a jugé que les ministres des finances de Chine, d'Inde, du Brésil, d'Afrique du Sud, d'Arabie saoudite et de Russie devraient être associés à ce comité de pilotage. En outre, ce groupe ne devrait pas être limité en nombre de participants et devrait être flexible afin d'évoluer avec le temps.


Anthologie révisée sur la crise, Huyghe (PDF)
Crise est une notion si englobante qu’il devient plus facile d’énumérer ce qui n’est pas en crise que ce qui l’est (de l’éducation ou des relations internationales, à la modernité et du logement à la filière bovine). La définition la plus générale qu’on puisse en donner est la rupture brusque d’un ordre considéré comme normal (considéré, car il n’y a, au final, rien de plus normal que d’aller de crise en crise).


VOLKOV Vladimir, La crise financière mondiale révèle l’instabilité de l’économie russe, Mondialisation
L’onde de choc qui secoue le système financier international et dont l’épicentre se trouve dans l’effondrement financier aux Etats-Unis a conduit à la mi-septembre à une forte chute des marchés boursiers russes. Le pays connaît sa plus grave crise bancaire depuis le défaut de paiement d’août 1998 manifestant ainsi l’énorme vulnérabilité de l’économie russe aux fluctuations des marchés mondiaux.


En Russie, du jamais vu depuis plus de 10 ans, RFI
Moins 19,1 % en une seule journée. C’est un véritable plongeon, la chute la plus forte en tout cas qu’ait connu le principal marché boursier russe depuis sa création en 1995. Les responsables de la bourse ont pourtant essayé de limiter les dégâts, en suspendant les cotations à deux reprises.

Mais rien y fait : le cours des actions n’en finit pas dégringoler. Un analyste respecté sur la place financière moscovite résume l’atmosphère dans les salles des marchés : le cours des actions s’effondre et tout le monde se dit que ça va tomber encore plus bas.

Les dernières déclarations d'un des plus hauts responsables du ministère ne vont pas apaiser les esprits. « C'est beaucoup plus grave qu'on le croyait, dit-il, on en a au moins pour trois ans de crise. »


Articles en anglais :
  • L’Inde, relativement protégée face à la crise, Boulevard Exterieur
  • Nuages sur la croissance et la stabilité en Chine, Boulevard Exterieur
  • Une crise qui menace les économies de l’Amérique latine, Boulevard Exterieur

    Le Venezuela s’allie avec l’Iran, la Russie et la Chine, RFI
    Le président vénézuélien Hugo Chavez a affirmé dimanche que son pays mettait en place «un nouveau système financier» fondé sur une alliance avec l'Iran, la Russie et la Chine, ses partenaires stratégiques, et avec l'aide des conseils de son proche allié, le Cubain Fidel Castro.


    PARIENTY Arnaud, Le plan Paulson est-il un plan ?, Blog Alternatives Economiques
    Pendant une ou deux semaines, Wall Street a cru que les fonds souverains chinois ou arabes allaient jouer les chevaliers blancs, mais la situation est désormais trop mauvaise pour qu’ils s’y risquent. Conclusion : seul l’Etat américain peut recapitaliser les banques américaines. D’où le plan Paulson.

    Au final, il apparaît que le plan Paulson est d’abord un message envoyé aux marchés, selon lequel l’Etat ne laissera pas tomber les banques, qui méritent donc la confiance. Mais ce message est brouillé par la décision prise il y a quelques semaines de laisser tomber Lehman Brothers, qui a créé un précédent difficile à effacer.
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