3 octobre 2008

"Je me suis trompé pendant 35 ans"

Olmert : "Je me suis trompé pendant 35 ans", Continental New
Sur les compromis territoriaux avec les Palestiniens

« Nous nous trouvons à un moment où il faut décider, mais nous ne sommes pas prêts à nous l’avouer à nous-mêmes. Mais c’est ce que nous devons faire. Nous devons arriver à un accord avec les Palestiniens, ce qui veut dire que nous devons concrètement nous retirer de presque tous les territoires si ce n’est de tous. Nous garderons un petit pourcentage de ces territoires, mais il faudra donner aux Palestiniens une équivalence territoriale, car sans cela il n’y aura pas la paix. Cela comprend aussi Jérusalem. Avec des solutions particulières que j’imagine bien pour le Mont du Temple et les Lieux Saints et historiques. Toute personne qui parle sérieusement de la sécurité à Jérusalem et veut que les bulldozers et les pelleteuses ne viennent pas couper les jambes de ses meilleurs amis, comme cela s’est passé avec un de mes amis proches (l’avocat Shouki Karmer) qui a perdu une jambe parce qu’un bulldozer l’a renversé, doit renoncer à des parties de Jérusalem. »

« Celui qui veut garder toute la ville de Jérusalem doit intégrer 270 000 habitants arabes à l’intérieur des frontières d’Israël. C’est impossible. Alors il faut décider. Et cette décision est difficile, terrible. Elle est à l’opposé de notre instinct naturel, de nos émotions, à l’opposé de notre mémoire collective et à l’opposé de la prière du peuple d’Israël pendant 2000 ans. Je suis le premier à avoir voulu imposer la souveraineté israélienne à toute la ville. Je le confesse. Je ne viens pas pour justifier rétroactivement ce que j’ai fait pendant 35 ans. Pendant de nombreuses années, je n’étais pas prêt à regarder la réalité dans sa profondeur. »

Sur le processus de paix avec la Syrie

« Comme avec les Palestiniens, avec la Syrie il nous faut nous décider. Je veux voir un homme sérieux en Israël pouvant croire qu’il est possible de faire la paix avec les Syriens sans renoncer en fin de parcours au plateau du Golan. »
« Je pose la question : Supposons que dans un an ou deux éclate une guerre régionale et que nous soyons obligés de nous affronter militairement avec la Syrie. Nous sommes plus forts qu’eux. Israël est le pays le plus fort du Proche-Orient. Nous avons la capacité de nous confronter avec chacun de nos ennemis ensemble et de gagner. Mais je m’interroge : Que se passera-t-il lorsque nous aurons vaincu ? Tout d’abord, nous aurons payé cher et cela aura fait mal. Après avoir payé ce prix, que leur dirons-nous ? Venez ! Parlons. Et que nous dirons les Syriens ? ‘Discutons du plateau du Golan’. Alors je pose la question : Pourquoi entrer en guerre avec les Syriens, causer des pertes, des destructions, des dommages pour arriver au même résultat sans payer un prix aussi lourd ? »

« Quand il n’y a pas de paix, les risques d’une guerre sont toujours plus importants. Quand un homme est assis sur le fauteuil de Premier ministre, il doit s’interroger sur les efforts à fournir : Faire des efforts en vue de la paix ou faire en sorte d’être toujours le plus fort en vue de gagner la guerre ? »

« C’est vrai qu’un accord avec la Syrie est un risque. Celui qui veut agir sans prendre de risques qu’il aille habiter en Suisse ou en Islande. Celui qui veut faire la paix au Proche-Orient doit savoir prendre des risques. Je ne propose pas de prendre des risques inconsidérés, je propose de prendre des risques qui peuvent apporter des changements fondamentaux. »

A propos de l’Iran : « Adopter un profil bas »

« L’Iran est une très grande puissance qui constitue une menace pour la communauté internationale. Celle qui est chargée du dossier iranien est d’abord et avant tout la communauté internationale. Parfois la folie des grandeurs et la perte des proportions se révèlent dans certaines de nos prises de paroles. Nous sommes un pays qui a perdu le sens de qui il est réellement. Si nous disons que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande Bretagne et l’Allemagne ne savent pas comment agir, mais que nous, nous agirons, c’est que nous avons perdu le sens des proportions. Je le dis, soyons plus sobres. Faisons ce que nous sommes capables de faire avec nos capacités réelles, c’est-à-dire d’agir avec la communauté internationale. »

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