8 octobre 2008

La guerre des classes

La crise est bien là, mais le futur ressemblera t-il pour autant à ça ?

Source : Festival des Très Courts - Dailymotion


Le rythme est soutenu, Dedefensa
Les événements d’hier ont montré que l’action économique du pouvoir US, – le Congrès ayant approuvé le plan de $700 milliards décidé par le gouvernement, – était insuffisante pour combattre le désarroi psychologique causé par la crise. Depuis que ce plan a été voté par la Chambre, vendredi après-midi, Wall Street a chuté deux fois (vendredi en fin de journée et lundi). Le but principal du plan qui était son effet psychologique (le «Vous me demandez mon avis en tant qu'économiste. Malheureusement, c'est une question de psychologie.» du président de la Fed Ben Bernanke), – ce but n’est pas atteint.

La globalisation de la crise est un fait acquis. On s’en réjouit en général parce qu’on y voit la corrélation des intérêts, la solidarité et la coopération nécessaires et/ou forcées, – c’est-à-dire, au bout du compte, l’ancrage de l’économie globale dans l’idéologie du laisser faire qui est développée par les USA, – puisque la globalisation c’est un faux masque pour l’américanisation.

Aujourd’hui, tout le monde est touché, et en plus à mesure de l’engagement dans la doctrine, qui ne peut plus être présenté comme une protection mais qui apparaît comme un risque que le bon sens jugera vite insupportable. Dès ce moment, la globalisation permet à qui le veut, à tout le monde peut-être, sauf les USA sans doute, de mettre en cause la doctrine, – comme cela est déjà fait, à l’ONU ou avec les Français et les Allemands. La mise en cause de la doctrine devient légitime, au nom même de la globalisation qui donne à tout le monde voix au chapitre.



Critique du livre de François Ruffin, « La Guerre des classes », Bakchich
Si la gauche « moderne » a un problème avec le concept, les riches, eux, parlent sans retenue de lutte des classes. Warren Buffett (l’homme le plus riche du monde), déclare : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Les nantis quant à eux, vivent dans la crainte. Le « découplage entre faible progression des salaires et profits historiques des entreprises fait craindre (…) une montée du ressentiment, aux Etats-Unis comme ailleurs, contre le capitalisme et le marché ». Cette phrase est signée Alan Greenspan, qui en conclut qu’il faut augmenter les salaires.

Écouter :
  • "La guerre des classes" de François Ruffin, Europe1
  • 9,3% : Un hold-up géant, Là-bas si j'y suis

    Lire :
  • RUFFIN François, Insolite face-à-face entre ouvrières et actionnaires, Le Monde diplomatique
  • RUFFIN François, Les sons du face-à-face, Le Monde diplomatique
  • RUFFIN François, Articles, Le Monde diplomatique
  • RUFFIN François, Articles, Acrimed
  • Bibliographie de Jack London


  • Beaucoup de textes publiés ces dernières semaines reprennent des analyses anciennes, qui s'avèrent être des critiques générales et à peine actualisées du capitalisme. Ainsi, les staliniens d'hier se refont une virginité pseudo-révolutionnaire par la dénonciation verbale du système en se gardant bien de rappeler que le PCF a participé à la victoire du néo-libéralisme en France dans les années 80 (voir par exemple : La crise du capitalisme mondial, La Riposte ou Qu’est- ce qu’une crise systémique, et en quoi cela concerne-t-il l’Europe, Changement de société).

    D'autres s'accrochent désespérément à la bouée des promoteurs d'un capitalisme régulé, qui sont tantôt à gauche et tantôt à droite ce qui revient au même aujourd'hui (voir par exemple : Crise économique, crise d'un système, A voix autre). Rappelons en effet que la plan Paulson n'est en rien une nationalisation, mais le rachat par l'État de créances pourries.

    Curieusement presque personne ne défend plus, du moins ouvertement, les Trente glorieuses du néo-libéralisme, qui s'achève dans la déroute de grands établissements financiers et la panique du sacro-saint marché. Il est donc réjouissant de lire cette défense du capitalisme : Le capitalisme n'est pas en crise !.
    A la moindre turbulence économique, si importante soit elle, le capitalisme en prend pour son grade. Aujourd’hui il est devenu le bouc émissaire de toutes les unes de journaux essayant de faire croire aux français que le capitalisme est devenu fou et qu’il faut l’enterrer.

    Cette méfiance, voire haine, envers tout ce qui touche au capital est surtout le fruit de l’ignorance : non seulement ils [les Français] ne savent pas à quoi il sert mais en plus ils ne savent pas ce que c’est.

    Le train de vie du monde de la finance et les salaires honteux de certains grands patrons ont permis à des démagogues de réveiller ces vieilles chimères sur les plateaux télévisés, surtout en l’absence de toute contradiction.

    Alors que la capitalisme est un système mondialisé de production et de distribution des richesses, l'auteur le réduit au capital des petits épargnants français.
    Au total, ce sont 12,5 millions de français qui possèdent un contrat assurance vie, 2,2 millions qui possèdent des revenus locatifs, 11 millions qui détiennent valeurs mobilières. Quelle étrangeté de voir un peuple si épargnant cracher sur son propre capital.

    Puis, troublé par la crise, ce puritain en économie rejoint les altermondialistes.
    Cette crise montre que les marchés financiers doivent être surveillés de très près parce que leur rôle est justement primordial pour l’économie dite « réelle ». Les abus doivent être sanctionnés et les marchés financiers devront désormais évoluer dans des cadres de liberté surveillés par des gendarmes vigilants et postés aux bons endroits.

    Enfin, sans le vouloir mais image à l'appui, il fait la pub du Nouveau Parti Anticapitaliste.
    Vouloir tuer un système économique innocent en faisant croire qu’il est responsable de tous les défauts que porte la terre est très dangereux, surtout quand ceux qui demandent sa mort explosent dans les sondages et vont même jusqu’à créer un parti entièrement dédié a sa destruction avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

    2 commentaires:

    Anonyme a dit…

    Vous vous trompez sur mon article!

    Avant de parler du capitalisme j'y parle du capital pour montrer que si les francais ne comprennent pas ce qu'est le capital et qu'ils en possèdent il comprendront encore moins ce qu'est le capitalisme!

    Je ne réduit pas le capitalisme aux épargants francais, je parle du capital dans ce passage precis!

    De plus, ce n'est pas altermondialiste que de dire que la régulation des marchés est une question centrale, cela n'a rien a voir avec la mondialisation qui depasse le monde de la finance! un peu de serieux Monsieur, ne confondons pas tous les termes economiques, ils ont un sens que vous oubliez souvent!

    Enfin, l'image du NPA est ironique, preuve qu'il est necessaire de defendre le capitalisme tant il est attaqué!

    J'invite tous vos lecteurs à aller lire l'INTEGRALITE de mon article sur mon blog: http://carpediempolitique.hautetfort.com

    Cordialement,

    Pete

    Monde en Question a dit…

    1) Pete confond capital et épargne.
    2) Sa conception d'un capitalisme anhistorique est typique de l’économie « classique ».
    3) Il se réfère en fait à la phase pré-industrielle du capitalisme, qui s'est achevée au XIXe siècle, et surtout à la phase essentiellement familiale du capitalisme (voir Histoire du capitalisme).